Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

Grandes télécoms : un modèle d’affaire inacceptable

Presque tout le monde ayant contacté son fournisseur de téléphonie ou d’Internet l’a remarqué : depuis plusieurs années presque tous les appels de service à la clientèle des grandes télécoms sont transférés aux quatre coins du globe. Que ce soit au Maroc, aux Philippines, en Roumanie ou ailleurs, les centres d’appels, et maintenant de plus en plus de services techniques de nos grandes télécoms, sont envoyés à l’étranger. Mais est-ce normal qu’une compagnie qui reçoit des centaines de millions de dollars en subvention d’une main, puisse de l’autre remplacer des milliers de bons emplois ici par du cheap labour à l’étranger ?

Alors que nous tentons de relancer notre économie, devons-nous accepter, en 2021, que des compagnies qui génèrent des profits records tout en bénéficiant d’avantages réglementaires exclusifs au Canada aient recours à un modèle d’affaires qui dépend de la délocalisation d’emplois outremer ?

Nous, les deux plus grands syndicats au Canada, pensons que non. Et nous ne sommes pas les seuls.

Un sondage commandé par le SCFP-Québec auprès de la firme CROP tout juste avant la pandémie démontre que presque 86 % des Québécoises et Québécois pensent qu’une entreprise qui dégage des profits et touche des subventions devrait se voir interdire de délocaliser des emplois à l’extérieur de nos frontières. Et le gouvernement fédéral a le pouvoir de le faire.

Des profits exorbitants ici pour créer de la richesse ailleurs

L’année dernière, les conglomérats propriétaires des compagnies de télécommunications ont généré des revenus de plus de 60 milliards de dollars dont près de 7 milliards en profits. Si les dizaines de milliers d’emplois créés à l’étranger étaient ramenés au Canada, combien leurs salaires et leurs impôts contribueraient à faire prospérer les commerces et les gens d’ici ? C’est un modèle qui nous coûte cher.

Un rapport de force déséquilibré

Les grandes télécoms savent très bien qu’elles détiennent le gros bout du bâton quand vient le temps de discuter avec nous du maintien des emplois au pays : il n’y a pas de loi anti-briseurs de grève au fédéral. La possibilité de recourir à tout moment à de la main-d’œuvre à l’étranger ne permet pas une négociation juste et en fin de compte, c’est toute notre économie qui en paie le prix.

Protection de nos renseignements

On peut aussi souligner les inquiétudes liées à la protection des renseignements personnels. Le gouvernement fédéral permet aux grandes télécoms de demander à plusieurs millions de leurs clients d’envoyer des informations personnelles et financières dans des pays où les lois protégeant les données personnelles ne sont pas nécessairement les mêmes. On joue avec le feu.

En cette période électorale, nous avons une demande très claire pour tous les partis : il est temps d’interdire la délocalisation à l’étranger des emplois et des renseignements personnels en télécommunications. C’est le temps que ça cesse.

Pour en savoir plus, visitez notre site Web de campagne : nostelecomsnosemplois.ca.

Unifor

À propos du projet Unifor


Depuis deux ans, le SCEP et les TCA ont entrepris le processus de création du nouveau syndicat Unifor. Plusieurs comités composés des membres des deux syndicats ont ainsi travaillé à élaborer les structures, les statuts, le nom et le logo, les politiques, l’intégration, etc. du syndicat Unifor. L’an dernier, les congrès nationaux des deux organisations ont approuvé le processus alors que cette fin de semaine (30 août-1er septembre 2013), se déroule le congrès de fondation à Toronto.

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