Édition du 11 février 2025

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Frais afférents chargés par les universités : la ministre stoppe l’hémorragie, mais du chemin reste à faire

Le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Jean-Patrick Brady, a tenu un point de presse le 15 février à Montréal, réagissant à la publication par la ministre de l’Éducation du Québec, Mme Michelle Courchesne, d’une politique gouvernementale encadrant les frais institutionnels obligatoires (afférents) imposés par les universités aux étudiants québécois. Il s’est dit heureux de voir enfin un gouvernement enlever aux universités le pouvoir unilatéral de faire exploser les frais afférents, même si le travail reste incomplet :

« La politique présentée aujourd’hui est un pas dans la bonne direction » estime Jean-Patrick Brady, président de la FEUQ. « Les universités ne pourront plus contourner les politiques gouvernementales sur les frais de scolarité en augmentant leurs propres frais institutionnels de plusieurs centaines de dollars, comme elles l’ont fait au cours des dernières années. » ajoute-t-il. Rappelons que l’annonce d’aujourd’hui fixe une limite claire, pour les trois prochaines années, à la capacité des établissements d’augmenter la facture étudiante impunément. Depuis 1994, la facture étudiante moyenne avait augmenté de près de 20 % à cause de l’explosion de ces frais. La définition des frais inclue à la politique permet également d’encadrer l’ensemble des frais imposés et ne laisse pas de marge ne manœuvre aux universités, ce qui est rassurant.

Malheureusement, les frais institutionnels continueront d’augmenter légèrement, ce qui rend le travail accompli par la ministre fondamentalement incomplet. « Nous continuons de penser que l’imposition de frais afférents dans les universités est une incohérence en soi » rappelle Jean-Patrick Brady. Il n’est pas normal que les frais de scolarité ajoutés à la subvention publique ne suffisent pas à financer le fonctionnement des universités québécoises. Il est surtout injuste, en pleine période de dégel, de voir la facture étudiante augmenter de deux sources à la fois. « Il faudra un jour que les décideurs politiques se réveillent et comprennent que seul un réinvestissement public massif éliminera le sous-financement universitaire. Les frais afférents ne seront jamais qu’une simple béquille. Avec tout ce qui a été imposé cette année aux étudiants universitaires, il serait scandaleux de ne pas voir l’annonce d’un tel réinvestissement dans le prochain budget. » conclut M. Brady.

Mots-clés : Communiqués

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