« Cela dit, que cache le nouveau terme modernisation, utilisé par la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, alors qu’il a toujours été question d’une révision du programme », s’interroge Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN). En outre, la ministre fait référence aux travaux du Groupe de travail national sur les effectifs en soins infirmiers, pour lequel la voix des enseignantes et des enseignants n’a jamais été sollicitée.
« Pour le bien de la profession infirmière et de la qualité des services à la population québécoise, la ministre a le devoir de consulter toutes les parties prenantes, à commencer par celles et ceux qui forment les futures infirmières, c’est-à-dire les profs de cégep », martèle Yves de Repentigny. Rappelons que l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, dont le gouvernement a annoncé qu’il sera consulté à l’automne, milite pour l’abolition du DEC qualifiant en soins infirmiers. Cette prise de position irresponsable en temps de pénurie inégalée de personnel infirmier contraste avec la grande satisfaction des administrateurs du réseau de la santé à l’endroit de la formation des recrues qui ont complété le programme collégial de Soins infirmiers.
La FNEEQ-CSN est d’avis que, comme les personnes enseignantes en Soins infirmiers relèvent de l’enseignement supérieur et qu’elles agissent à titre de spécialistes disciplinaires, elles doivent être mises au jeu plus souvent qu’aux vingt ans pour faire valoir cette expertise dans la formation des futures infirmières.
La mise en place d’un comité national de programmes est l’une des solutions proposées par notre fédération. Cela permettrait de préparer cette révision en amont et assurerait un suivi continu de l’arrimage entre les apprentissages et les compétences attendues du milieu du travail. Un comité national de programme permettrait la concertation quant au nombre d’heures consacrées à l’acquisition de compétences liées à des besoins cliniques diversifiés en santé mentale ou en gériatrie, par exemple. Cette solution, qui tombe sous le sens, concerne d’ailleurs tous les programmes d’études au niveau collégial.
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