Une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) datant de 2022 affirmait que le taux de recours à la main-d’œuvre indépendante en soins à domicile pouvait représenter jusqu’à 70 % dans certaines régions et certains établissements. « À l’approche de l’interdiction de faire appel aux agences de placement, il est primordial de bien garnir les effectifs du réseau de la santé et des services sociaux pour les soins et les services à domicile. Ce secteur est trop souvent laissé à lui-même et repose beaucoup trop sur les agences de placement pour la prestation de service », déplore la présidente du SQEES-FTQ, Sylvie Nelson.
Le SQEES-FTQ est bien conscient et tient à souligner le dévouement des ASSS. Alors que le communiqué gouvernemental explique que les ASSS sont des personnes préposées aux bénéficiaires (PAB) à domicile, leur réalité est bien différente. À domicile, le personnel de la santé et des services sociaux n’a pas accès à tout le matériel adapté pour les soins et services comme c’est le cas avec les lits, les bains, les toilettes et autres installations dans les établissements de santé et de longue durée. Aussi, les ASSS, contrairement aux PAB dans les établissements publics, posent des actes délégués qui étaient auparavant réservés aux infirmières.
« Je salue les ASSS. Ce sont des femmes courageuses qui prennent la route beau temps mauvais temps pour donner des services et des soins à des personnes qui en ont bien besoin. Pourtant, contrairement à leurs collègues en CHSLD, elles ne bénéficient pas de primes de milieux et se sentent souvent oubliées. Il va falloir, en plus de la formation de nouvelles ASSS, que les ministres trouvent des façons de valoriser ce métier. Le SQEES-FTQ est d’ailleurs prêt à collaborer avec eux pour trouver des solutions. Avec le vieillissement de la population, la volonté de vieillir chez soi et le virage nécessaire vers les soins à domicile et la fin de l’appel aux agences de placement, il faudra plus d’une cohorte de 1000 ASSS pour répondre aux besoins. Il est nécessaire de mettre en place des mesures d’attraction et de rétention fortes », conclut Sylvie Nelson.
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