« On comprend tous que la situation exceptionnelle exigeait des mesures exceptionnelles. Toutefois, après 15 mois de pandémie, au moment où la situation nous apparaît sous contrôle et que le gouvernement a lui-même entamé le déconfinement du Québec, la gestion par décret n’est plus justifiable », plaide la présidente de la CSQ, Sonia Ethier.
Une suspension de droits qui a assez duré
Rappelons que le gouvernement Legault a renouvelé pas moins de 63 fois l’état d’urgence sanitaire au cours des 15 derniers mois. Durant tout ce temps, la voix des partis d’opposition à l’Assemblée nationale a été considérablement étouffée et le gouvernement a imposé ses décisions sans aucun débat.
« Cela a eu des conséquences politiques à Québec, mais également dans les milieux de travail de nos membres, dont plusieurs ont vu l’application de leurs droits conventionnés suspendue. L’amélioration significative de la situation sanitaire fait en sorte qu’il est maintenant temps qu’on rétablisse nos règles démocratiques dans leur entièreté en mettant fin à l’état d’urgence sanitaire », affirme la présidente de la CSQ.
Cette dernière appelle également le gouvernement à s’assurer que les balises de retour dans les milieux de travail, notamment en éducation, seront claires pour tout le monde et qu’on ne les remettra pas en question sans raison valable.
Des projets de loi attendus
Par ailleurs, la leader syndicale constate que la session parlementaire qui prend fin a été l’occasion pour le gouvernement de déposer des projets de loi importants, attendus depuis longtemps.
C’est le cas particulièrement pour le projet de loi no 59 sur la santé et la sécurité du travail, le projet de loi no 96 sur la langue française et la consultation entamée par le ministre de la Famille en vue du dépôt d’un projet de loi à l’automne.
« Concernant le projet sur la santé et la sécurité du travail attendu depuis 40 ans, nous invitons le ministre à profiter de la pause estivale pour réfléchir au volet prévention qui sera abordé à la reprise des travaux au mois d’août. Nous réitérons que la question des niveaux de risque doit être revue pour être plus équitable à l’égard du personnel du secteur public. Si la volonté du ministre est de protéger le plus large bassin de travailleuses et travailleurs, il doit absolument permettre à celles et ceux du secteur public, en éducation et en santé, d’avoir accès aux mêmes droits que ceux considérés prioritaires », soutient Sonia Ethier.
Pour ce qui est du projet de loi no 96 sur la langue française, la CSQ est grandement favorable au contenu, qui répond à de nombreuses préoccupations de l’organisation. En consultation parlementaire, la Centrale redemandera au gouvernement d’aller plus loin en assujettissant les écoles privées non subventionnées à la Charte et qu’il mette fin, une fois pour toutes, aux écoles passerelles.
Finalement, la CSQ et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) participeront la semaine prochaine à la consultation lancée par le ministre de la Famille sur les services de garde éducatifs à l’enfance. Elles souhaitent que le projet de loi soit l’occasion de compléter le développement du réseau public et de réaffirmer son importance pour les familles et le développement du Québec.
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