À propos du livre
Sur le marché du travail, les femmes sont encore trop souvent considérées comme le « deuxième sexe » : leur corps, leurs tâches, leur rôle social sont relégués au second plan. « [… Nos] problèmes de santé liés au travail ne reçoivent pas l’attention qu’ils méritent, car ils sont considérés comme imaginaires (dépression, anxiété), résultat d’une faiblesse (troubles musculo-squelettiques), étranges (tout ce qui touche à la grossesse ou à la ménopause) ou dégoûtants (troubles menstruels). », précise l’autrice Karen Messing. Blagues sexistes et avances déplacées, outils inappropriés et maladies professionnelles : que pouvons-nous faire pour améliorer la condition des travailleuses ? Comment réconcilier la lutte pour l’égalité et la protection de la santé des femmes ? Comment nous libérer du jugement sur notre corps ?
Ergonome et généticienne de notoriété internationale, Karen Messing a pris conscience très jeune de l’inégalité dans les rapports hommes-femmes. À l’âge de 11 ans, elle reste marquée par le commentaire de son père qui s’inquiète que sa pratique sportive soit « mauvaise pour [ses] organes féminins ». Plus tard, Messing s’est naturellement intéressée à la façon dont les différences biologiques entre les femmes et les hommes sont prises en considération dans les milieux de travail. Qu’est-ce qu’un travail « égal » ? Pourquoi le salaire des femmes est-il inférieur à celui des hommes ? Est-ce en raison de l’effort physique demandé ? Pourquoi les outils de travail ne sont-ils pas adaptés à la diversité des corps humains ? En résonnance avec le fameux livre Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, Le deuxième corps conjugue à merveille rigueur scientifique et convictions féministes pour rendre compte des recherches de son autrice sur le terrain auprès de techniciennes en télécommunications, travailleuses de la santé, caissières d’épicerie ou encore de camionneuses, mécaniciennes et soudeuses.
Riche de son bagage scientifique et de sa longue expérience auprès des syndicats, Karen Messing a acquis la conviction que, « en tant que travailleuses, nous devons mettre tout en œuvre pour nous libérer de la honte qui porte sur notre corps et ses « différences ». Il faut attirer l’attention sur les risques liés à notre travail et contrer toute tentative de nous jeter le blâme pour les blessures que nous subissons. Et, surtout, il faut trouver des façons de nous protéger mutuellement et de nous entraider dans notre lutte pour un milieu de travail mieux adapté à notre corps et à notre vie. »
À propos de l’auteur
Spécialiste reconnue mondialement de la santé des femmes au travail, généticienne et ergonome, Karen Messing a transformé le regard des scientifiques et syndicalistes sur les questions de genre. Professeure émérite du Département des sciences biologiques de l’UQAM, elle a cofondé le CINBIOSE (Centre de recherche interdisciplinaire sur le bien-être, la santé, la société et l’environnement). Elle est l’auteure de Les souffrances invisibles. Pour une science du travail à l’écoute des gens (Écosociété, 2016).
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