Édition du 12 novembre 2024

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Mouvements sociaux

Bilan et priorités de la CSQ pour 2011

Empêcher une dérive à droite du Québec en revendiquant une société plus juste et solidaire

« Nous profiterons de la prochaine année pour renforcer le regroupement des forces de gauche, amorcé avec la naissance de l’Alliance sociale. Il faut empêcher une dérive à droite du Québec que certains groupes de pression souhaitent et qui aurait des conséquences désastreuses pour la grande majorité de la population puisqu’elle profiterait seulement à une minorité de gens déjà mieux nantis », a déclaré Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), à l’occasion d’une conférence de presse pour dévoiler les grandes priorités de la Centrale pour la prochaine.

Le bilan de 2010

« Nous sommes particulièrement fiers d’avoir mené à bien la négociation des secteurs public et parapublic et celle des responsables de service de garde en milieu familial (RSG). Nous sommes aussi très heureux d’avoir réussi à faire reculer le gouvernement sur le ticket modérateur en santé, mais espérons qu’il reviendra sur sa décision en ce qui a trait à la franchise. Toutefois, nous sommes déçus de l’attitude gouvernementale dans le dossier des écoles passerelles, et ce, malgré une forte mobilisation de nos membres qui craignent pour la survie du français », affirme le président de la CSQ.

Les priorités 2011 de la CSQ

En ce qui a trait aux priorités de l’organisation, Réjean Parent cible de façon prioritaire la défense d’un Québec plus solidaire, plus équitable et plus égalitaire comme étant ce qui animera la CSQ dans ses actions.

« Certains sont tentés par des idées de droite, de vieilles marottes qu’on nous sert depuis 30 ans. Notre défi est de faire la démonstration que cette pensée magique n’apporte rien et que le principe d’utilisateur/payeur qu’on essaie de nous faire avaler n’est qu’un écran de fumée. Ce sont les idées de gauche, les luttes et les revendications progressistes qui font que nous vivons dans un Québec où tous ont droit à l’éducation et à des soins de santé de qualité ainsi qu’à de nombreux autres services publics. Tout n’est pas parfait et il y a certainement des choses à améliorer, mais, ici, personne n’est exclu socialement faute de revenus suffisants pour se payer des services », soutient M. Parent.

Revendiquer des mesures budgétaires plus équitables

L’une des premières actions de la CSQ en ce début d’année sera sa participation aux consultations prébudgétaires du ministre des Finances, Raymond Bachand. Dans ce contexte, elle sera très active au cours des prochaines semaines, par le biais de l’Alliance sociale de même qu’au sein du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), pour opposer la voix des travailleuses et des travailleurs à celle des lobbys de droite dont les idées menacent les bases de solidarité sur lesquelles repose notre société. Pour M. Parent, « le gouvernement a un devoir de justice sociale à l’égard des citoyens et cela doit se traduire par une échelle d’imposition et des mesures fiscales équitables qui tiennent compte des revenus ».

Des négociations à compléter

La CSQ poursuivra le travail pour finaliser les ententes conclues en Front commun et en fédérations, tout comme celle concernant les responsables de garde en milieu familial. « Le gouvernement traîne de la patte, mais le travail n’est pas fini puisqu’il faut compléter les textes et poursuivre certains travaux découlant des comités », ajoute Réjean Parent. Ce dernier souligne aussi qu’il est pressant de mettre en œuvre les nouveaux droits des RSG et se dit également préoccupé par le nombre croissant de travailleuses et travailleurs atypiques qui ne bénéficient d’aucune protection minimale et dont le revenu est à ce point insuffisant que plusieurs doivent recourir aux banques alimentaires pour boucler les fins de mois. En ce sens, l’entente collective est un modèle d’inspiration pour l’avenir et un exemple de solidarité à suivre.

Des services publics de qualité

D’autre part, la Centrale demande au gouvernement de demeurer vigilant quant à la qualité des services publics offerts aux citoyens. Ce n’est pas en mettant la hache dans ses services à la population qu’il y arrivera. Également, il doit s’assurer de demeurer un employeur attrayant, en mesure d’attirer les compétences pour affronter l’important défi du renouvellement des effectifs dans le secteur public et celui du transfert des expertises. Faut-il rappeler que nous pouvons anticiper, d’ici 5 ans, des départs massifs à la retraite des travailleuses et travailleurs du secteur public ?

Se donner les moyens de la réussite en éducation

La CSQ poursuivra ses efforts afin de sensibiliser le gouvernement et l’ensemble des acteurs de la société à l’importance de faire de l’éducation une véritable priorité nationale.

Pour ce faire, elle suivra attentivement les travaux entourant les Rencontres des partenaires en éducation sur la formation professionnelle et technique, le plan contre la violence à l’école, le plan sur les élèves handicapées et en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA), prévu en juin. Elle sera particulièrement attentive aux effets négatifs des nouvelles dispositions de la Loi sur l’instruction publique découlant du projet de loi 88 (loi 29) et sa vision comptable de la diplomation et de la réussite éducative, et d’une gestion axée sur les résultats. La Centrale militera encore et toujours pour qu’il y ait plus d’équité en éducation, notamment en revoyant le financement des écoles privées. Elle avancera ses travaux entourant la réussite des garçons, car en cette matière les moyens avancés par le gouvernement semblent insuffisants.

« Nous déplorons, entre autres, le peu d’efficacité et le peu de répercussions des plans mis de l’avant par l’ex-ministre de l’Éducation concernant la violence à l’école, la persévérance scolaire et le français. Plusieurs mois après leur mise en vigueur, nous sommes à même de constater le peu d’effets dans les milieux. Nous avons confiance que la ministre Line Beauchamp aura une oreille attentive à nos propositions visant à donner un second souffle à ces plans qui sont ignorés dans plusieurs cas », mentionne le président de la CSQ.

Une accessibilité aux études universitaires à protéger

Le président de la CSQ s’oppose également aux intentions du gouvernement de hausser les frais de scolarité au niveau universitaire puisque cela aurait des conséquences directes sur l’accessibilité aux études supérieures et sur la réussite des étudiants. « Avec les défis qui attendent la société québécoise au cours des prochaines années, nous n’avons pas le luxe de nous priver d’une main-d’œuvre qualifiée. Nous sommes extrêmement sensibles aux cris d’alarme lancés par les fédérations étudiantes selon lequel il faut régler autrement que sur leur dos les problèmes de financement des universités. C’est pour cette raison qu’à l’instar d’autres groupes, la CSQ milite pour des États généraux dans les plus brefs délais », ajoute le président de la Centrale.

Un système public de santé à défendre et à renforcer

Dans le domaine de la santé, la CSQ continuera de se battre contre la privatisation hypocrite et en douce de notre système de santé qui s’imprègne dans notre esprit collectif comme étant une normalité. « On tente de faire croire aux gens qu’il est normal de débourser pour obtenir des soins de santé alors que nous payons déjà des impôts. Les intrusions du privé dans notre système public sont réelles et c’est très inquiétant. Nous poursuivrons donc sans relâche notre lutte pour un système de santé public, universel et accessible à tous et à toutes », conclut M. Réjean Parent.

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