Édition du 5 novembre 2024

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Amérique centrale et du sud

Elections au Brésil : la gauche a besoin de dire son nom, mais elle ne peut pas continuer à parler toute seule

Les défaites ont des effets contradictoires. Une fois absorbées, elles peuvent constituer une expérience d’apprentissage importante et favoriser la progression du mouvement. Mais cette assimilation n’est jamais automatique. C’est pourquoi le résultat immédiat des défaites est la désorganisation de la pensée, la confusion, la démoralisation et, dans les cas extrêmes, la paralysie. Face à la défaite, des explications rapides et faciles émergent, préparées à l’avance. Les ingénieurs du prêt-à-penser émergent, les prophètes du passé. Et la recherche des coupables commence.

Je souffre : quelqu’un doit bien en être coupable.
Friedrich Nietzsche

31 octobre 2024 | tiré d’Europe solidaire sans frontières | Illustration : Le diable assis, 1890. Mikhail Vrubel
https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article72431

Selon nous, il s’agit d’une victoire de l’extrême droite. La presse institutionnelle fait tout ce qu’elle peut pour la présenter comme un triomphe du centre-droit, mais il s’agit d’une analyse purement instrumentale. Son objectif est de masquer les relations du centrão avec l’extrême droite, ouvrant ainsi plus d’espace pour la formation d’un grand front anti-gauche pour 2026.

« Selon nous, il s’agit d’une victoire de l’extrême droite. La presse institutionnelle fait tout ce qu’elle peut pour la présenter comme un triomphe du centre-droit, mais il s’agit d’une analyse purement instrumentale. Son objectif est de masquer les relations du centrão avec l’extrême droite, ouvrant ainsi plus d’espace pour la formation d’un grand front anti-gauche pour 2026. »

La très forte personnalisation de la politique, résultat de la défaite historique qu’a été l’effondrement de l’Union soviétique, donne encore plus de force à ce mécanisme. On tente d’expliquer les défaites non plus par le jeu des forces entre classes et partis, mais uniquement par la subjectivité. Le volontarisme est une caractéristique de notre époque. Je peux tout faire. Et si je ne peux pas, il faut en rechercher les responsables.

L’exemple le plus flagrant de cette entreprise est l’effort déployé par les médias (qui a de grandes chances de réussir) pour présenter un personnage grossier comme Tarcísio de Freitas comme un modéré et même un démocrate, plutôt que comme ce qu’il est vraiment : un véritable produit du bolonarisme le plus torve (voir sa « révélation » sur le « Salve » du PCC le jour de l’élection) [1].

Pour commencer, analysons les conditions dans lesquelles se sont déroulées ces élections. Quelques thèmes peuvent être rapidement mentionnés :

a) Le contrôle du Congrès sur la répartition du budget dans un système (en pratique) semi-parlementaire, ce qui a conduit à un taux élevé de réélection des maires qui ont bénéficié d’amendement améliorant leur situation budgétaire alors que le gouvernement fédéral reste lié par le cadre fiscal qu’il a lui-même mis en place ;

b) La progression et la systématisation de la précarité, avec une masse gigantesque de la population jetée dans la jungle de la survie individuelle et de l’« esprit d’entreprise », ce qui a conduit à la diffusion à grande échelle de l’idéologie de la réussite individuelle et de l’idée que les droits sociaux sont nuisibles parce qu’« ils empêchent d’apprendre à pêcher » ;

c) La dégradation et la démoralisation des services publics de santé, d’éducation, de transport, d’assainissement, d’aide sociale et autres, ce qui crée dans la population le sentiment que ces services sont déjà perdus à jamais et qu’il est vain d’en attendre quoi que ce soit ou de se battre pour leur rétablissement ;

d) Le haut niveau d’engagement, de mobilisation et de motivation de l’extrême droite qui, même dans l’opposition (ou peut-être précisément à cause de cela), reste très cohérente sur les questions programmatiques essentielles, même si la personnalité de Bolsonaro est remise en question ; e) L’absence de changement réel dans la vie des gens depuis l’élection de Lula, avec des concessions permanentes au centre, une extrême timidité dans les mesures sociales et l’absence de toute lutte idéologique contre l’extrême droite ; f) Le degré de fusion entre la politique et la religion, avec la propagation (irrésistible jusqu’à présent) des cultes fondamentalistes néo-pentecôtistes qui enrégimentent politiquement leurs fidèles ; g)La campagne permanente des médias institutionnels et de la droite autour de la sécurité et de la corruption comme principaux problèmes du pays, en les associant toujours à la gauche (« qui veut le pouvoir pour voler » et « défend les escrocs ») ; h) La propagation de la panique morale autour des questions de droits reproductifs, de l’identité sexuelle et de la guerre contre la drogue ; i) La satanisation des mouvements sociaux auxquels la gauche est traditionnellement associée, tels que le Mouvement des sans-terres (MST), les syndicats, les mouvements féministes, noirs et étudiants et, plus récemment, les mouvements indigènes et environnementaux ; j) Le grand front unique anti-gauche, qui s’étend de l’extrême droite à la grande presse et qui mène des attaques frénétiques contre les candidats du camp progressiste, aussi modérés qu’ils puissent être.

Bien d’autres éléments pourraient être énumérés, mais il nous semble que ce sont les plus essentiels et les plus caractéristiques pour ce qui concerne cette élection.

Dans ce contexte, il est légitime de se demander : avons-nous commis des erreurs ? Les choses auraient-elles pu être différentes ? Nous ne sommes pas de ceux qui méprisent l’importance de l’intelligence en politique. Au contraire, dans les différents articles publiés sur ce site, nous avons insisté sur le fait que, précisément en raison des conditions difficiles dans lesquelles nous nous trouvons, la flexibilité tactique, les manœuvres, les retraites temporaires, les changements de cap, la capacité à percevoir le sentiment exact et la volonté de lutter de la classe afin de formuler la ligne correcte, tout en gardant nos principes intacts et en poursuivant la lutte à long terme pour dépasser radicalement cette société et son système, sont plus nécessaires que jamais. Il faut également faire preuve d’une capacité d’audace intelligente, en profitant des positions acquises pour attaquer sur les flancs les plus vulnérables de l’ennemi, afin de le faire reculer. Céder sans cesse des territoires (pas plus que l’offensive permanente) n’a jamais été une bonne politique.

L’histoire connaît d’innombrables exemples où l’intelligence politique a changé le cours des choses. En fait, cela arrive tout le temps. Changer le cours des événements est précisément l’essence de l’activité politique, en particulier de la politique communiste.

Mais il n’est pas vrai que cela soit toujours possible, et à n’importe quelle échelle. Cela dépend des conditions concrètes. À notre avis, la raison de la défaite de la gauche dans ces élections réside beaucoup plus dans les facteurs objectifs que sont les rapports de force que dans les erreurs subjectives liées à la tactique politique.

São Paulo : Boulos était-il trop radical ?

« La récente interview de Jilmar Tatto ne laisse aucun doute sur la stratégie qui guide la façon de voir d’une aile du PT : il faut intégrer la Mairie à tout prix. Faisant le bilan de l’élection, Tatto regrette que Nunes ait rejeté un rapprochement avec le PT et le gouvernement dans le cadre d’une alliance de centre. C’est la politique de la capitulation ».

Confrontés à la défaite de l’alliance dirigée par le PSOL à São Paulo, certains secteurs du PT ont émis l’hypothèse que, d’une manière générale, tous les arrangements politiques et accords entre les partis conclus pendant la période préélectorale étaient erronés : Boulos aurait un profil trop radical ; le PSOL aurait une implantation sociale trop faible ; le poids important accordé aux questions de race et de genre empêcherait le dialogue avec la masse de la population qui se focalise sur les « problèmes concrets ». La solution serait donc un recul encore plus grand sur le plan du programme, dans la recherche d’alliances qui dissoudraient le caractère de gauche du front pour le rapprocher d’un agrégat amorphe et centriste.

Ce type de bilan ne tient pas compte du fait qu’en 2020, Boulos est arrivé au second tour des élections avec un profil encore plus radical et une alliance encore plus clairement à gauche, tout en étant parfaitement capable de dialoguer avec la population qui était loin de le connaître aussi bien qu’aujourd’hui. Dans le même temps, le candidat du PT, Jilmar Tatto, qui incarnait exactement la conception d’une candidature plus modérée et de centre-gauche, n’avait recueilli que 8,65 % des voix, tandis que Boulos a obtenu 20,24 %, ce qui lui avait permis de se qualifier pour le second tour.

En d’autres termes, il n’existe pas de règle selon laquelle un candidat plus modéré et de centre-droit est toujours meilleur qu’un candidat avec un profil de gauche plus affirmé. C’est pourquoi la comparaison avec 2020 et la conclusion selon laquelle la candidature de Boulos était trop radicale en 2024 est erronée, car elle ignore le facteur principal : la détérioration de la situation politique.

De plus, il convient d’être concret. Boulos a mené une campagne qui parlait de logement, de transport, d’éducation et de la pénétration du crime organisé dans la mairie. Aurait-il dû renoncer à ces points fondamentaux ? En même temps, il a su établir un dialogue avec un public qui ne constitue pas un électorat traditionnel de la gauche : il s’est adressé aux conducteurs de VTC, aux livreurs, aux petits entrepreneurs, aux commerçants, aux pasteurs évangéliques. La campagne a balayé un large spectre politique et social et ne peut en aucun cas être taxée de sectaire ou d’égocentrique. La récente interview de Jilmar Tatto ne laisse aucun doute sur la stratégie qui guide l’approche d’une aile du PT : il faut intégrer l’hôtel de ville à tout prix. Faisant le bilan de l’élection, Tatto regrette que Nunes ait refusé un rapprochement avec le PT et le gouvernement dans le cadre d’une alliance au centre. C’est la politique de la capitulation.

Boulos était-il trop modéré ?

L’évaluation selon laquelle Boulos était trop radical et celle selon laquelle il était trop modéré commettent toutes deux la même erreur méthodologique : elles ignorent la réalité objective.

Boulos n’a pas été battu à São Paulo à cause d’un supposé « recul programmatique », mais parce que, face à la droitisation du processus (Nunes et Marçal ont obtenu ensemble 2/3 des voix), l’ancien leader du MTST (mouvement des travailleurs sans toit) est apparu trop radical.

Boulos n’a pas été battu à São Paulo à cause d’un prétendu « recul programmatique », mais parce que, face à la droitisation du processus (Nunes et Marçal ont obtenu ensemble 2/3 des voix), l’ancien leader du MTST est apparu trop radical, trop à gauche, trop socialiste pour une bourgeoisie qui a embrassé Bolsonaro, légitimé Marçal et rejoint Tarcísio dans un front sans principes pour empêcher la victoire du PSOL. Nous avons été vaincus en raison de ce que nous faisons le mieux : notre relation avec les mouvements sociaux, notre combativité dans les luttes pour la défense des droits, notre opposition aux privatisations, à l’incarcération massive des jeunes Noirs et pour d’autres « péchés originels » de la gauche ".

D’autres analyses affirment que le « repli programmatique » de Boulos a découragé la base militante, ce qui aurait affaibli la campagne et contribué à sa défaite. Il est vrai qu’une campagne visant à atténuer le rejet et à engager le dialogue avec un secteur qui n’est pas de gauche peut ne pas mobiliser pleinement l’avant-garde qui tient à affirmer son idéologie. À de nombreux moments, il y a eu un manque d’équilibre entre le dialogue de masse et la mobilisation de l’avant-garde. Des actions comme celle du début de la campagne sur la place Roosevelt contre Bolsonaro ou les actions de la dernière semaine auraient pu être plus nombreuses, mais cela n’aurait pas inversé le résultat, qui ne s’est pas joué sur une différence étroite. Par ailleurs, nous ne pouvons pas oublier l’énorme effort réalisé par les militant.e.s lors de ces élections : la mobilisation, les marches, les « autocollants », les « vols de nuit », la distribution de tracts, les réunions avec les communautés, etc. etc. etc. Il est vrai qu’il y a eu un moment de découragement chez les militant.e.s, mais ce n’est pas à cause de Boulos. C’est à cause du résultat du premier tour qui a ébranlé tout le monde. Ce qu’a réussi à faire la campagne de Boulos (surtout au moment le plus difficile), c’est exactement le contraire : ne pas baisser la tête, assumer ses responsabilités, relancer les découragé.e.s et mener une campagne militante, en polarisation permanente avec la droite, contre toute la machine étatique et municipale et la presse à grand tirage.

Même du point de vue du programme, bien que l’on puisse signaler des erreurs, il faut admettre qu’un combat idéologique très difficile a été mené. Quelques exemples le montrent clairement : la remise en question de la privatisation d’Eletropaulo (aujourd’hui Enel) et de SABESP ; le point sur les mouvements sociaux et la lutte pour le logement, rrepris à chaque fois que le candidat était interrogé ; l’importance de la dimension morale pour l’enseignant, à la fois comme professionnel et comme être humain ; la défense des fonctionnaires ; l’engagement à annuler la confiscation des 14% ; un traitement identique par la police municipale pour l’ouvrier d’Heliópolis et pour le médecin du quartier huppé des Jardins. La « Lettre au peuple de São Paulo » elle-même n’avait rien à voir avec la « Lettre au peuple brésilien » [de Lula] en 2002. Il s’agissait d’une recherche de dialogue non pas avec les entrepreneurs, le marché financier et la classe moyenne effrayée, mais avec les travailleurs précaires qui ne se considèrent pas comme des travailleurs et ne se sentent pas inclus dans la défense des droits en général, à la fois parce qu’ils n’ont plus rien et parce qu’ils sont sous l’emprise de l’individualisme ultra-néolibéral qui profite à l’extrême-droite.

La campagne à São Paulo a cherché à établir le dialogue avec une conscience plus à droite qu’en 2020. En ce sens, l’adaptation du discours n’a pas représenté une trahison de classe, car les questions concrètes les plus importantes sont restées à l’ordre du jour. N’oublions pas que nous sommes parvenus au second tour par une faible différence de voix et même avec l’aide d’une erreur de l’ennemi le jour du scrutin. La campagne n’a pas toujours été réussie, bien sûr. Il n’y a pas de campagne sans erreurs. Mais la rectification de ces erreurs, qui doivent être discutées ouvertement, se traduirait pas une différence qualitative dans le sens d’une amélioration.

La conclusion selon laquelle nous avons perdu parce que nous n’avons pas fait de travail dans les zones périphériques est également erronée. On ne peut pas dire que Boulos et le MTST ne sont pas dans la périphérie ou que le fait de débattre de questions concrètes dévalorise le programme. Boulos a cherché à dialoguer avec la périphérie, où il est l’une des seules forces politiques de la gauche radicale à être présente, et cela ne se fait pas en déclamant nos idées sans échanger avec les gens et ce qu’ils ont dans la tête. Des millions de travailleurs ont renoncé à être déclarés légalement et sont allés vendre quelque chose dans la rue ou sur internet. Que leur disons-nous ? Que leurs conditions de vie anciennes seront immédiatement rétablies ? C’est notre programme historique, mais dans cette situation spécifique, ce ne serait pas vrai. Il faut donc un certain nombre de médiations, et c’est ce que Boulos a cherché à trouver.

La question fondamentale ne concerne pas la tactique, le discours ou la figure de Boulos, mais le fait que la classe ouvrière est réellement gagnée à des idées qui sont étrangères à ses intérêts. Dans ces conditions, Boulos est le meilleur allié possible pour mener à bien le combat idéologique dans les zones périphériques. Boulos est une alternative au renoncement à travailler avec les mouvements sociaux de la part de la droite du PT. Et c’est une excellente nouvelle ! Mettre la campagne dans le même sac que les erreurs de la direction du PT, c’est lutter contre les faits.

Quelques leçons de 2024 et le rôle du PSOL

Le résultat des élections montre qu’il y a eu un changement négatif dans les rapports de forces depuis 2022. La diversification des candidats d’extrême droite aux élections ne reflète pas leur faiblesse et leur « division » au sens négatif du terme, mais une réorganisation considérable et une lutte pour le rôle dirigeant au sein d’un mouvement qui a pris de l’ampleur. Il y avait un grand espace pour eux, même divisés, et un espace minoritaire pour nous, même unifiés, comme à São Paulo.

Le lulisme est la seule force politique et sociale capable de disputer le pouvoir à l’extrême droite. Mais il est nécessaire de dire les choses telles qu’elles sont. Pour nous éviter une catastrophe en 2026, le PT et le gouvernement doivent changer d’attitude.

Il s’est également avéré que le lulisme est la seule force politique et sociale capable de disputer le pouvoir à l’extrême droite. Mais il faut dire les choses crûment. Pour éviter une catastrophe en 2026, le PT et le gouvernement doivent changer d’attitude : à ce stade, près de deux ans de mandat, il ne suffit pas de favoriser les améliorations économiques et sociales (même si elles sont centrales). Il est nécessaire de politiser l’espace électoral couvert par le lulisme, de transformer ce qui est actuellement une base purement électorale et profondément dépendante de la personnalité de Lula en une force politico-idéologique. Les gens votent pour Lula, mais ils ne soutiennent pas les idées de gauche. C’est aussi pour cela que nous perdons du terrain.

La conclusion selon laquelle la voie à suivre consiste à faire de plus en plus de concessions à la droite, à Faria Lima et au centre serait désastreuse pour 2026. Nous avons besoin de politiques sociales et économiques audacieuses, de préserver et d’étendre les droits, de remettre sur la table le débat sur les privatisations, sur l’autonomie de la Banque centrale, sur la crise climatique, sur la transition énergétique et sur la souveraineté nationale. Allumer une flamme d’espoir dans le cœur des gens. Le gouvernement doit être à l’avant-garde de ce mouvement.

En ce sens, la tâche de défendre le gouvernement contre l’offensive de l’extrême droite reste à l’ordre du jour, puisque Lula est le principal instrument pour battre électoralement Bolsonaro en 2026. Mais il nous faut aussi combattre pour que la gauche s’oriente dans le sens de la déclaration de Boulos : se battre pour que nos idées pénètrent dans la conscience des gens, et ne pas reculer encore plus.

Pour toutes ces raisons, le PSOL est fondamental en tant que parti porteur d’une idéologie et d’un programme résolument tourné vers la lutte contre les inégalités sociales. En s’appuyant sur l’autorité politique acquise par Boulos (mais aussi par d’autres figures du parti, nos parlementaires et nos militant.e.s), nous pouvons jouer un rôle très important dans le combat idéologique contre l’extrême droite. Cela ne dispense pas de maintenir la lutte pour le front uni de la gauche, qui devient encore plus nécessaire. Sans cela, toute lutte idéologique, aussi bien intentionnée et acharnée soit-elle, se heurtera à la violence des rapports de forces qui nous sont hostiles.

Le résultat obtenu est désolant parce qu’il montre que, malgré tous les efforts déployés, nous avons perdu des positions. Cela nous frustre, nous fatigue et nous décourage. Mais nous sommes du genre à garder la tête haute, à serrer les dents et à aller de l’avant. Nous n’avons pas commencé avec cette élection et nous allons continuer, plus conscients, plus forts, en corrigeant les trajectoires. Ce qu’il y a de beau dans la politique, c’est que, malgré les limites que nous imposent nos forces, il est possible de peser sur la réalité.

Glória Trogo et Henrique Canary

P.-S.
• Traduit pour ESSF par Pierre Vandevoorde avec l’aide de DeepL

Source : Esquerda online, site du courant « Reistencia » du PSOL
https://esquerdaonline.com.br/2024/10/31/a-esquerda-precisa-dizer-seu-nome-mas-nao-pode-ficar-falando-sozinha/

Notes

[1] Sans fournir de preuves, le gouverneur de São Paulo avait déclaré que l’organisation criminelle « Primeiro Comando da Capital » (PCC) avait appelé à voter pour le candidat du PSol en utilisant le nom de code « Salve » (ndt).

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