Le dernier mandat de la CAQ en santé laisse amères les professionnelles en soins. En effet, déjà lors de la campagne de 2018, le parti de François Legault promettait d’abolir les heures supplémentaires obligatoires et de réviser le ratio patients/professionnelles en soins. « Ces engagements ne se sont jamais concrétisés, constate Julie Bouchard. Aujourd’hui, il se fait réélire avec sensiblement les mêmes promesses. Ce n’est pas étonnant qu’il y ait un certain scepticisme dans nos rangs quant à leur réalisation. Si le gouvernement est sérieux dans ses démarches, il n’a pas besoin d’embaucher une firme à 35 000 $ par jour ; la FIQ se fera un plaisir de le conseiller gratuitement ».
En route vers le renouvellement de la convention collective
Le renouvellement de la convention collective des professionnelles en soins, qui arrive à échéance le 31 mars 2023, est l’un des premiers défis qui attend le gouvernement.
« Nous avons entendu les représentants de la CAQ affirmer sur toutes les tribunes qu’il veut faire du réseau de la santé un employeur de choix, sinon le meilleur employeur. Ça tombe bien, les attentes des infirmières, des inhalothérapeutes, des perfusionnistes cliniques et des infirmières auxiliaires, tout comme celles de la population, sont immenses. Nous attendrons le dépôt patronal, qui devra se faire avant la nouvelle année, pour juger du sérieux de ces affirmations », poursuit la présidente de la FIQ, Mme Bouchard.
Mise en garde contre le chant des sirènes du privé
Le Plan Dubé annonce une plus grande place du privé en santé. François Legault déclare qu’il veut innover avec le privé en santé. La CAQ envisage de construire de mini-hôpitaux privés à mi-chemin entre le modèle des GMF et des hôpitaux.
« Une mise en garde s’impose ici. Le privé en santé c’est loin d’être la solution, au contraire. Les CHSLD privés ont montré leurs limites lors de la pandémie et ont réclamé que le réseau public vienne en renfort - lorsque ce n’était pas le réseau qui devait les mettre en tutelle - pour assurer des soins sécuritaires. Les GMF sont incapables de fournir le nombre d’heures/soins prévu à leur contrat. Les agences de personnel coûtent une fortune à l’État et drainent le personnel. L’implantation des systèmes informatiques par le privé tourne inlassablement au fiasco. Plutôt que d’investir dans le privé, le gouvernement aurait tout intérêt à réinvestir dans le réseau de la santé. Le public est la seule solution qui permet de garantir l’universalité, l’accessibilité, l’équité et la qualité des soins », continue la présidente de la FIQ.
Lutte au racisme systémique
La FIQ tient à rappeler que la première recommandation de la coroner Géhane Kamel à la suite du décès tragique de Joyce Echaquan est de reconnaître le racisme systémique. « Le gouvernement Legault doit cesser de jouer à l’autruche et reconnaître le racisme systémique dans le réseau de la santé et des services sociaux. Il est impossible de combattre un ennemi si on ne le reconnaît pas », affirme Mme Bouchard.
La FIQ invite le gouvernement à adhérer au principe de Joyce qui vise à garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle.
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