« Ce projet de loi reconnaît enfin l’expertise et le dévouement de nos membres, qui jouent un rôle crucial dans notre réseau public de santé et de services sociaux », soutient Robert Comeau, président de l’APTS. « Nous invitons le gouvernement à poursuivre ses travaux en élargissant le nombre de professions habilitées à effectuer un diagnostic, notamment dans les domaines de la santé mentale et de la réadaptation, afin de mieux répondre aux besoins de la population. »
Pour que les dispositions du projet de loi atteignent leur cible, l’APTS souligne que cette réforme devra être effectuée en adéquation avec les normes administratives en place dans le réseau public de la santé et des services sociaux. De plus, la reconnaissance de l’acte diagnostic chez certain•e•s professionnel•le•s ne peut être un gage automatique de l’amélioration de l’accès aux soins et services.
Pour y arriver, il faut valoriser l’expertise du personnel du réseau public en se dotant d’une planification de la main-d’œuvre ainsi qu’en mettant en place des mesures d’attraction et de rétention du personnel. Sans ajout de ressources, on risque fort d’augmenter la charge de travail en première ligne et de déplacer le goulot d’étranglement des listes d’attente de la première vers la deuxième ligne, après le diagnostic.
« À procéder sans planification et sans approche globale, les intentions louables du gouvernement pourraient avoir des conséquences indésirables et inattendues en complexifiant l’accès aux services pour les personnes ayant obtenu un diagnostic en santé mentale, par exemple, et en accélérant l’exode de professionnel•le•s dont l’intérêt pourrait s’accroître envers le privé. Comme trop souvent, c’est la population qui risque d’en payer le prix », fait valoir Sandra Etienne, vice-présidente de l’APTS.
Briser les silos pour moderniser
C’est d’ailleurs pourquoi l’APTS rappelle au gouvernement que la modernisation du système professionnel ne peut se faire en silo. Pour assurer un meilleur accès, favoriser la qualité des soins et services ainsi que la protection du public, il doit impérativement adopter une vue d’ensemble et consulter toutes les parties prenantes, pas seulement les ordres professionnels, dans la suite de ses travaux de modernisation du système professionnel.
« Une réforme réussie nécessite la collaboration de tou•te•s les acteur•rice•s de notre réseau public. Nous devons travailler ensemble pour garantir un accès équitable à des soins et services de grande qualité pour toute la population québécoise », poursuit Sandra Etienne.
Rehausser la valeur des emplois
Pour l’APTS, il est crucial que les nouvelles responsabilités accordées aux professionnel•le•s soient accompagnées d’une amélioration de la rémunération de leurs emplois, et ce, sans attendre le prochain exercice de maintien de l’équité salariale, en 2025, dont les résultats pourraient se faire attendre de 10 à 15 ans.
« La reconnaissance de l’expertise va de pair avec une juste rémunération. Nos membres ne devraient pas avoir à attendre une décennie pour que leur contribution au réseau public soit récompensée à la hauteur des services rendus », conclu le président de l’APTS.
Consulter le mémoire de l’APTS
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