Rappelons que dans l’offre déposée le 15 décembre, le gouvernement demande une série de concessions aux retraités et futurs retraités du secteur public en matière de retraite, notamment le report de l’âge d’admissibilité à la retraite, une augmentation importante des pénalités pour prise de retraite anticipée, une modification de la méthode de calcul de la rente et une indexation conditionnelle des rentes.
Il n’y a aucune raison de s’attaquer au RREGOP !
Pour justifier ses propositions, le gouvernement évoque la nécessité « d’assurer la pérennité du régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) en réduisant les risques financiers ». Or, comme l’illustrent clairement les résultats de la dernière mise à jour de l’évaluation actuarielle du RREGOP au 31 décembre 2013, le principal régime du secteur public est en bonne santé financière. En effet, la caisse des participants au RREGOP est capitalisée à 96 %. Ce taux pourrait atteindre 100 % lors de la prochaine mise à jour actuarielle au 31 décembre 2014.
« Les données le prouvent, il n’y a absolument aucune raison de s’attaquer au RREGOP. La seule raison qui pousse le gouvernement à agir, c’est sa volonté d’économiser de l’argent sur le dos de ses employés, retraités et futurs retraités. Ce faisant, il diminuerait encore davantage le pouvoir d’achat de dizaines de milliers de personnes aînées. C’est inadmissible et nous voulons lui exprimer haut et fort notre opposition », a souligné le co-porte-parole du GTAR et président de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec, Pierre-Paul Côté.
Appauvrir les retraités, c’est nous appauvrir collectivement !
Les retraités mettent également en garde le gouvernement face à la tentation de prendre des décisions financières à courte vue qui pourraient avoir des conséquences importantes sur l’économie québécoise, car en appauvrissant les retraités, il appauvrit l’ensemble de la société. À l’heure actuelle, rappelons que les sommes déposées à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et qui appartiennent aux régimes du secteur public comptent pour plus de 53 % du portefeuille du principal bas de laine des Québécois.
« Les régimes de retraite à prestations déterminées constituent un levier économique important qui bénéficient à toute la collectivité. Pourtant, ils sont présentés à tort comme étant une dépense alors qu’ils représentent un investissement. En plus de contribuer au développement du Québec par l’entremise de la Caisse de dépôt et placement, les personnes retraitées contribuent activement à l’économie par les impôts et les taxes qu’ils paient ; ce ne sont pas des citoyens dans leur tour d’ivoire ! Elles méritent d’être entendues, écoutées et consultées, comme toutes personnes qui ont à cœur de protéger leur avenir et celui de leurs enfants », ajoute le co-porte-parole du GTAR et président de l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP), Donald Tremblay.
Une indexation conditionnelle ? Non merci !
Enfin, les retraités dénoncent l’intention du gouvernement de rendre conditionnelle l’indexation des rentes (RREGOP, RRE, RRF, RRCE), telle que libellée dans l’offre déposée le 15 décembre. Or, la rente du RREGOP est déjà partiellement désindexée, selon les années de service cotisées.
« Nos rentes sont partiellement indexées depuis que le gouvernement en a décidé ainsi, de manière unilatérale, en 1982, une situation qui s’est prolongée pendant près de 20 ans et qui a augmenté la vulnérabilité des retraités sur le plan financier ! S’il devait ajouter l’insulte à l’injure en rendant l’indexation conditionnelle, comme c’est le cas dans le secteur municipal avec la Loi 3, il reviendrait encore une fois sur des ententes prises dans le passé ! C’est complètement inacceptable dans une société libre et démocratique », conclut la co-porte-parole du GTAR et présidente de l’Alliance des associations de retraités (AAR), Mariette Gélinas.
Une rencontre avec le président du Conseil du trésor
Les associations membres du GTAR réclament donc une rencontre avec le président du Conseil du trésor afin de le sensibiliser aux conséquences financières réelles des mesures qu’il entend mettre de l’avant et qui doivent prendre effet à partir de 2017. Elles craignent que des mesures similaires soient adoptées à l’égard des autres régimes public, en particulier le régime de retraite du personnel d’encadrement (RRPE).
Rappelons que depuis de nombreuses années, les membres du GTAR réclament la création d’une table de travail avec le gouvernement afin de discuter de solutions à la perte du pouvoir d’achat des quelque 308 000 personnes retraitées des secteurs public et parapublic.
À propos du GTAR
Le Groupe de travail des associations de retraités (GTAR) regroupe 12 associations représentant au total plus de 115 000 retraités. Il s’agit de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ), l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP), l’Alliance des associations de retraités (AAR), le Regroupement interprofessionnel des intervenants des services de santé (RIIRS), l’Association des professionnelles et professionnels retraités du Québec (APRQ), l’Association des directeurs et directrices des établissements d’enseignement retraités (AQDER), l’Association des cadres retraités de l’éducation du Québec (ACREQ), l’Association des retraités de l’enseignement de la FNEEQ (AREF), le Quebec Association of Retired Teachers (QART), l’Association of Catholic Retired Administrators (ACRA), la Quebec Provincial Association of Retired School Educators (QPARSE) et l’Association of Administrators of English Schools of Quebec (AAESQ).