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Syndicalisme

Dix mois de lock-out au port de Québec - Les débardeurs accueillent les scabs avec une « haie du déshonneur »

QUÉBEC, le 28 juill. 2023 - Jeudi soir, l’ensemble des militants syndicaux regroupés sur les lignes de piquetage du port de Québec ont accueilli les travailleurs de remplacement ou « scabs », sans violence mais fermement, retardant leur entrée au travail. Après plus de 10 mois de lock-out, les militants ont tenu une marche funeste d’accompagnement du convoi transportant les travailleurs de remplacement jusqu’à l’entrée du port, puis les ont laissés passer en haie d’honneur, ou plutôt « du déshonneur ».

Les lockoutés étaient notamment épaulés de dirigeants de la division québécoise du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), dont le président Patrick Gloutney. Plus tôt dans la journée, ils ont accueilli le président pancanadien du SCFP, Mark Hancock.

Rappelons que la Société des arrimeurs de Québec (SAQ) a mis en lock-out ses quelque 80 débardeurs le 15 septembre dernier. L’employeur a depuis recours à des travailleurs de remplacement, ce qui reporte indûment la négociation de la négociation collective.

« On dirait que les gens ont oublié ce que signifie le fait de traverser une ligne de piquetage. Un travailleur de remplacement, c’est un travailleur qui vient nuire à d’autres qui sont en train d’essayer d’améliorer ou maintenir leurs conditions de travail, en sapant leur rapport de force », se désole Stéphan Arsenault, président du Syndicat des débardeurs du port de Québec, section locale 2614 du SCFP.

L’effet net de l’absence de loi fédérale antiscab sur cet employeur, c’est qu’il est en train de relancer son entreprise avec de nouveaux employés. « On voit bien que c’est ça qu’ils font. C’est cohérent avec le fait de se présenter à la table de négo moins de quatre heures de temps dans les deux derniers mois après avoir mis dehors des travailleurs pendant plusieurs mois. Cette opération de l’employeur se réalise dans le déni total de la violence sur les lignes de piquetage ainsi que des risques à la sécurité portuaire ou à l’environnement. L’employeur va jusqu’à dire au syndicat que nos tentatives de le sensibiliser constituent des propos inacceptables », d’expliquer Nina Laflamme, conseillère syndicale au SCFP.

En matière de sécurité portuaire, les débardeurs ont entre autres été témoins de l’entrée au travail de scabs couchés dans un taxi avec une couverture sur eux, sans ceinture de sécurité. Lorsque les débardeurs sont au travail, les standards de sécurité sont beaucoup plus élevés.

« Mais actuellement, au nom du rapport de force de l’employeur dans le conflit de travail, la sécurité est relâchée. L’ensemble de la population est soumise, depuis près de 11 mois, à des risques accrus à la sécurité portuaire et à l’environnement. C’est irresponsable et immoral », de s’indigner la conseillère syndicale.

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