Montréal, le 19 février 2008. – « Nous sommes profondément convaincus de la nécessité de maintenir la structure actuelle des commissions scolaires, mais il est clair que des changements importants s’imposent. Entre autres, il doit y avoir un recentrage de la gestion du système éducatif au Québec autour du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Pour nous, c’est le ministère de l’Éducation qui est le maître à bord et son rôle est de déterminer le programme national et d’orienter la vision éducative du Québec. Il faut mettre un terme à la décentralisation accrue qui fait en sorte qu’il y a présentement 3000 petits ministères de l’Éducation qui mènent la barque », affirment les représentants syndicaux de la CSQ.
À quelques jours du début du Forum sur la démocratie et la gouvernance des commissions scolaires qui se déroulera à compter du 20 février 2008, à Québec, le président de la CSQ, Réjean Parent, et les représentants des trois fédérations affiliées à la CSQ, soit Johanne Fortier, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Jean Falardeau, président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et Diane Cinq-Mars, présidente de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), présentent leurs principales recommandations.
Mieux définir les rôles et les responsabilités
Le Forum sur la démocratie et la gouvernance des commissions scolaires est l’occasion de mieux établir les rôles, les responsabilités et les pouvoirs des différents paliers de l’éducation. Pour la Centrale et ses fédérations, la distribution des pouvoirs et des responsabilités entre les paliers doit assurer la cohérence, l’équité, la participation, la coopération et viser la réussite éducative. De leur côté, les commissions scolaires ont le devoir de répartir équitablement les ressources entre les établissements, en tenant compte des besoins exprimés par ces derniers et des inégalités sociales et économiques sur leur territoire. Cela implique que les commissions scolaires devront avoir la capacité d’encadrer plus fortement les décisions des établissements et de leurs conseils d’établissement. « Les commissions scolaires doivent impérieusement inscrire l’équité au cœur de leur mission afin d’assurer une éducation de qualité, juste et égalitaire », affirme Réjean Parent.
Le financement de l’Éducation
Pour aider les commissions scolaires à remplir la mission qui leur est confiée, le gouvernement doit financer adéquatement l’éducation publique. La CSQ estime qu’un montant de 700 millions de dollars supplémentaires doit être investi dans les trois prochaines années pour l’éducation préscolaire et l’enseignement primaire et secondaire. Il faut investir ces sommes prioritairement dans le soutien nécessaire aux enfants et aux adultes en formation présentant des difficultés et dans la réduction du nombre d’élèves par classe. De plus, le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour garantir que les sommes investies soient utilisées à l’endroit prévu et répondent aux cibles et aux objectifs fixés par le gouvernement et non qu’elles soient dépensées de façon aléatoire selon l’humeur du temps. « Nous voulons des enveloppes dédiées, car nous avons trop d’exemples où les sommes investies pour des besoins précis ont servi à d’autres fins. Il faut mettre un terme aux dérives observées », ajoute Réjean Parent.
La démocratie scolaire et la participation aux élections
Les commissaires scolaires devraient être considérés comme des « députés de l’éducation » dans nos milieux. C’est pourtant loin d’être le cas quand on constate que le conseil des commissaires scolaires est le maillon faible de notre démocratie scolaire. Pour la CSQ et ses fédérations, iI y a là un chantier important à mettre en œuvre de façon prioritaire pour s’assurer que nos commissaires scolaires obtiennent une reconnaissance plus importante et aient un meilleur ancrage dans leurs milieux. Il est essentiel de mieux sensibiliser les commissaires scolaires aux lourdes responsabilités qui sont les leurs en matière d’équité, de transparence et de reddition de comptes. « Si nous ne pouvons renforcer la démocratie participative en revalorisant le conseil des commissaires, nous affaiblirons la démocratie représentative, donc nous aurons échoué sur les deux tableaux. Parmi les moyens de renforcement, il y aurait lieu de penser à réserver des postes au personnel scolaire au conseil des commissaires afin de faire profiter les commissaires de leurs expertises des enjeux éducatifs », conclut Réjean Parent.
La CSQ et ses fédérations du secteur de l’éducation présenteront leur mémoire Revoir la démocratie et la gouvernance des commissions scolaires afin d’assurer une éducation de qualité, juste et égalitaire lors du Forum.