Édition du 17 décembre 2024

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Délocalisation des emplois de la fonction publique - Quelle mouche a piqué le Parti libéral du Québec ?

Québec, le 5 février 2008 – Selon le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), la proposition mise de l’avant par la Commission politique du Parti libéral du Québec (PLQ) à l’effet de délocaliser des emplois de la fonction publique de la région de Québec au profit des autres régions est totalement inconcevable. En plus d’être irrespectueuse envers le personnel de l’État, la proposition du PLQ serait coûteuse et dommageable pour la région de la Capitale-Nationale.

Lucie Martineau, vice-présidente du SFPQ, souligne que la délocalisation des fonctionnaires de la région de Québec ne créerait aucun emploi. « Au mieux, on déshabille Pierre, pour habiller Paul ! Ce n’est pas en affaiblissant la Capitale que l’on réussira à améliorer le sort des régions. En fait, une telle politique n’aura d’autre effet que de créer des conflits entre les régions du Québec ».

Par ailleurs, selon le Syndicat, en recommandant d’abolir la règle permettant à un employé permanent de la fonction publique de refuser une nouvelle affectation à plus de 50 kilomètres de son lieu de résidence, le PLQ tente encore une fois d’ouvrir une brèche dans le principe de la sécurité d’emploi. « Les balises actuelles contenues dans nos conditions de travail sont raisonnables et n’ont rien d’extraordinaires. Il s’agit d’un juste équilibre entre les droits des employés et ceux de l’employeur. À cet égard, il est utile de rappeler que plus de 35 % des employés de la fonction publique ont un statut précaire et, de ce fait, ne peuvent bénéficier de la protection du 50 kilomètres. Qui plus est, cette protection, si l’employé permanent n’est pas relocalisé après 18 mois, ne s’applique plus. » a précisé la vice-présidente du SFPQ.

Mme Martineau rappelle qu’environ 60 % des effectifs de la fonction publique sont déjà localisés à l’extérieur des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches et que le SFPQ ne s’oppose pas à ce que le gouvernement crée des emplois de fonctionnaire en région, bien au contraire. « Mais de là à forcer les employés de la fonction publique à déménager pour le simple plaisir de déplacer des emplois en région, il y a toute une marge. Il ne faudrait pas oublier que les employés de la fonction publique ont des familles, des amis et un réseau social. Ce ne sont pas des pions que l’on peut déplacer à sa guise sur un échiquier. » a poursuivi Lucie Martineau.

Une proposition coûteuse

Le SFPQ souligne également qu’une délocalisation des emplois d’une région vers une autre serait particulièrement coûteuse pour l’État. Le gouvernement devrait alors prendre à sa charge les frais de déménagement de son personnel, en plus de devoir assumer les frais engendrés par le déménagement de l’organisme lui-même. « Imaginez ce qu’il en coûterait pour déménager le siège social de la Financière agricole (300 employés), celui du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (600 employés) ou encore celui de la SAAQ (1 800 employés) », a conclu la vice-présidente du SFPQ, Lucie Martineau.

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