En accord avec les présidentes de la FPSES (Anne Dionne) et de la FPPC (Carol LaVack) et le président de la FEC (Mario Beauchemin), le vice-président de la CSQ, Marc Nantel, se demande si les ténors du gouvernement, dont le ministre de l’Éducation Yves Bolduc, n’ont pas perdu tout bon sens, aveuglés qu’ils sont par la fièvre de l’austérité.
« On parle d’une centaine de millions de dollars de compressions au cours des dernières années, tant au niveau universitaire que collégial. C’est totalement insensé. Un gouvernement qui se prétend le moindrement responsable, ne peut pas prendre des décisions aussi graves, qui mettent en péril la mission éducative de nos institutions et ensuite s’en laver les mains. C’est pourtant la politique éducative que l’on semble vouloir suivre à Québec avec Philippe Couillard », dénonce Marc Nantel.
Miracle budgétaire dans les universités ???
Le porte-parole de la CSQ se dit convaincu que les services directs aux étudiants seront affectés par les nouvelles compressions annoncées.
« Les Libéraux voulaient augmenter, en 2012, les frais d’inscription aux universités sous prétexte que celles-ci manquaient d’argent. Et maintenant on coupe 31,6 millions de dollars dans leur budget comme si les universités étaient passées miraculeusement en situation de surplus budgétaire, ce qui est tout à fait le contraire. Malheureusement, ce gouvernement semble faire fi de la réalité lorsqu’il prend ces décisions », affirme Marc Nantel.
Moins de moyens pour plus de besoins dans les cégeps
La coupe supplémentaire de 19 millions de dollars dans les cégeps ne tient pas plus la route. « Le contexte collégial est déjà particulièrement difficile et on dirait que le gouvernement s’est donné comme mission de l’empirer. En effet, on prévoit une augmentation importante des besoins au cours des prochaines années, notamment en demande de main-d’œuvre supplémentaire du secteur technique, pourtant les cégeps auront de moins en moins les moyens d’y faire face. Même constat du côté des étudiants ayant des besoins particuliers, dont le nombre a augmenté de 400 % en peu de temps, alors qu’il y aura de moins en moins de techniciens et accompagnateurs pour les aider vers la réussite ; ce qui entraînera une surcharge de travail pour le professionnel et l’enseignant », constate le vice-président de la CSQ.
Des impacts généralisés
Ce dernier soutient que les impacts des coupes vont se répercuter partout dans les établissements : bibliothèques, services d’aide, admissions, accessibilité aux études, formation, organisation, sport, culture, services adaptés. « Tout est relié et toutes les catégories de personnels seront directement affectées. Personne ne sera épargné et les étudiants seront malheureusement les grands perdants. Quand on coupe les budgets, alors ça veut également dire moins de réussite éducative. Et c’est le choix que font Yves Bolduc et Philippe Couillard, et tous les membres de leur gouvernement », déplore Marc Nantel.
Une invitation aux directeurs généraux de cégep
D’autre part, réagissant à la sortie publique du président de la Fédération des cégeps, Jean Beauchesne, prédisant que ces nouvelles coupes auront pour effet de réduire les services directs aux étudiants, Marc Nantel invite la Fédération, et particulièrement les 48 directeurs généraux de cégep, à envisager sérieusement de faire des déficits pour assurer le maintien des services.
Un gouvernement qui agit sans mandat
En terminant, le vice-président de la CSQ reproche à Philippe Couillard de ne pas avoir joué franc jeu avec les Québécoises et les Québécois lors de la dernière campagne électorale.
« Philippe Couillard aurait dû avoir l’honnêteté de reconnaître qu’il voulait devenir premier ministre, non pas tant pour diriger les destinées du Québec dans l’intérêt du bien commun, mais bien plutôt pour dilapider l’État québécois et préparer sa mise aux enchères, comme il semble le faire depuis son élection. Pourtant, il n’a jamais obtenu de mandat pour agir ainsi », conclut-il.