13 octobre 2023 | tiré de l’Humnaité.fr | Photo : Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s’adresse à la 78e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l’ONU à New York, le 19 septembre 2023. TIMOTHY A. CLARY / AFP
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Brésil
En sa qualité de président du Conseil de sécurité des Nations unies, le Brésil a lancé dès le jour de l’attaque lancée par le Hamas, le samedi 7 octobre, une convocation aux membres de cet organe pour discuter le lendemain des évènements. À travers son ministère des Affaires étrangères, le géant sud-américain a « condamné les attaques contre les civils » tout en demandant « aux parties » de respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit humanitaire international.
Le Brésil a lancé un appel à la désescalade tout en soulignant « l’urgence de débloquer le processus de paix », réitérant au passage son engagement « en faveur de la solution des deux États, avec un État palestinien économiquement viable, vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières mutuellement convenues et internationalement reconnues ».
Dans un communiqué diffusé mercredi soir, le président Luiz Inácio Lula da Silva a lancé un appel au Secrétaire général de l’ONU et à la communauté internationale « afin qu’ensemble et de toute urgence nous utilisions tous les moyens pour mettre fin à la plus grave violation des droits de l’homme dans le conflit au Moyen-Orient ». « Le Hamas doit libérer les enfants israéliens enlevés à leurs familles. Israël doit cesser les bombardements pour permettre aux enfants palestiniens et à leurs mères de quitter Gaza par la frontière égyptienne. Il doit y avoir un minimum d’humanité dans la folie de la guerre », a-t-il précisé. Itamaraty a annoncé la mort d’un citoyen brésilien victime « des attentats du 7 octobre » ; quatre vols de rapatriement avec 425 passagers à leurs bords ont déjà été effectués.
Dans un communiqué daté du jeudi 12 octobre, le bureau de la présidence informait d’un entretien téléphonique entre Lula da Silva et le président d’Israël, Isaac Herzog durant lequel le brésilien a “réaffirmé la condamnation par le Brésil des attentats terroristes et sa solidarité avec les familles des victimes”, tout en renouvellent son appel en faveur de la création d’un “corridor humanitaire permettant de retirer les enfants des zones de conflit et de veiller à ce que les hôpitaux ne manquent ni d’eau, ni d’électricité, ni de médicaments”. Le dirigeant brésilien a aussi remercié les Israéliens pour leur “soutien aux opérations de rapatriement des Brésiliens” sur place. Jeudi soir, 494 Brésiliens avaient déjà été rapatries.
Le Brésil a convoqué une nouvelle réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour le vendredi 13 octobre.
Mexique
Fortement critiqué suite au silence de son administration durant les 48 heures qui ont suivi l’attaque menée par le Hamas, le gouvernement dirigé par Andrés Manuel López Obrador a finalement diffusé un communiqué dimanche soir. Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé que le pays nord-américain était « favorable à une solution globale et définitive du conflit, fondée sur le principe de deux États, qui réponde aux préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité et permette la consolidation d’un État palestinien politiquement et économiquement viable, coexistant avec Israël à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues ».
Dans son communiqué, le ministère a reconnu le droit d’Israël à la « légitime défense » tout en condamnant « sans équivoque les attaques menées contre le peuple d’Israël le 7 octobre par le Hamas et d’autres organisations palestiniennes à Gaza », ajoutant qu’« aucune cause ne justifie le recours au terrorisme ». Le communiqué évite toutefois de qualifier directement le Hamas de groupe terroriste.
« Nous ne voulons pas la guerre, nous sommes pour la paix », a déclaré le lendemain matin le président Obrador tout en appelant l’attachement de son pays pour « le règlement pacifique des différends par le dialogue », à travers l’ONU. Refusant de « prendre parti » sur le conflit en cours, le président a déploré les « nombreux morts, tant israéliens que palestiniens ».
L’ambassade d’Israël à Mexico a fait part de sa « désapprobation » concernant les déclarations du président mexicain, regrettant « profondément que le gouvernement mexicain n’ait pas adopté une position plus ferme et plus décisive ».
« Soyons clairs : le Mexique défend la paix, le dialogue et la protection des civils sans nuance. Nous demandons instamment que cessent les attaques aveugles et la violence contre les civils de la part du Hamas et de l’armée israélienne à Gaza », a publié mardi la ministre des Affaires étrangères Alicia Bárcena, sur la plateforme X (ex-Twitter). Selon le dernier rapport officiel, au moins trois Mexicains sont portés disparus. 5 000 ressortissants mexicains vivent en Israël.
Venezuela
Dans son communiqué du samedi 7 octobre, le ministère des Affaire étrangères vénézuélien exprimait sa « profonde inquiétude » face aux « récents évènements dans la bande de Gaza », tout en considérant que « l’escalade (de violence) est le résultat de l’incapacité du peuple palestinien à trouver un espace dans le cadre du droit international pour faire valoir ses droits historiques ».
Préconisant la voie du dialogue, le communiqué a aussi appelé au respect de la résolution 2334 du Conseil de sécurité « qui exige qu’Israël mette un terme immédiat et complet à toutes les activités de colonisation et d’occupation dans le territoire palestinien, seul moyen de parvenir à la paix ».
Lundi, le président Nicolas Maduro a déclaré que « ce qui se passe dans cette région a été décrit par les Nations Unies et les organisations de défense des droits de l’homme comme un nouvel apartheid », rappelant au passage les constantes violations d’Israël en matière de droit international. « Ce qui se passe actuellement est le résultat de la violation permanente de l’accord de l’ONU, de la violation permanente des droits de l’homme du peuple palestinien », a-t-il déclaré.
Le lendemain, Maduro a dénoncé un « génocide » ainsi que des « bombardements indiscriminés contre le peuple Palestinien »
Chili
« Notre solidarité s’adresse et s’adressera toujours aux victimes de la violence, sans distinction », a tweeté lundi le président Chilien Gabriel Boric. Dans un message condamnant « sans réserve les attaques brutales, les meurtres et les enlèvements perpétrés par le Hamas », le Chilien a également condamné « les attaques aveugles contre les civils menées par l’armée israélienne à Gaza et l’occupation illégale du territoire palestinien qui dure depuis des décennies en violation du droit international ». Le jour de l’attaque du Hamas, son gouvernement exprimait dans un communiqué « sa condamnation absolue des attentats » ainsi que sa solidarité avec le peuple israélien. « Le Chili considère qu’il est essentiel de relancer le processus de négociations directes et de bonne foi entre les deux parties », ajoutait le document, « afin de parvenir à un accord de paix (…) dans le cadre d’une solution à deux États, (…) conformément aux résolutions adoptées par les Nations unies ».
Le président Boric a aussi partagé le message posté par une députée indiquant que « l’adhésion à la cause palestinienne (…) ne nous empêche pas de condamner catégoriquement, sans équivoque et sans aucune relativisation le massacre, le viol et l’enlèvement de civils israéliens par le groupe Hamas ».
Colombie
« Si j’avais vécu dans l’Allemagne des années 30, je me serais battu du côté des Juifs, et si j’avais vécu en Palestine en 1948, je me serais battu du côté des Palestiniens. Aujourd’hui, les néonazis veulent la destruction du peuple Palestinien, de sa liberté et de sa culture, tandis que les démocrates et les progressistes veulent la paix et la liberté pour les deux peuples », a posté sur X le président Colombien Gustavo Petro, au lendemain de l’attaque perpétrée par le Hamas. La veille, rappelant son discours prononcé en septembre lors de la Conférence générale des Nations Unies et dans lequel il fustigeait « l’hypocrisie » entourant le conflit israélo-palestinien, Petro appelait au dialogue ainsi qu’à la reconnaissance de l’État Palestinien.
Cuba
Le gouvernement cubain a exprimé samedi sa « grave préoccupation » face à la nouvelle escalade de la violence entre Israël et la Palestine, soulignant que le conflit est « la conséquence de 75 ans de violation permanente des droits inaliénables du peuple palestinien et de la politique agressive et expansionniste d’Israël ». « Cuba exige une solution globale, juste et durable au conflit israélo-palestinien, sur la base de la création de deux États, qui permettrait au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et d’avoir un État indépendant et souverain dans les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-est comme capitale », a déclaré le ministère des affaires étrangères. Le gouvernement dirigé par le président Miguel Díaz-Canel a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à « remplir son mandat et à mettre fin à l’impunité d’Israël, la puissance occupante avec laquelle les États-Unis sont historiquement complices ».
Argentine
Le président Alberto Fernández a condamné ce qu’il a appelé « une attaque terroriste brutale perpétrée par le Hamas », tout en rappelant l’engagement de l’Argentine en faveur de la paix et de la résolution pacifique des conflits. Pour sa part, la vice-présidente Cristina Fernandez Kirchner a rejeté et condamné « tout type de violence » et exprimé sa solidarité avec « toutes les victimes et leurs familles » et souligné l’importance de respecter les résolutions de l’ONU, en particulier celles qui appellent les deux États à vivre dans la même région mais « à l’intérieur de frontières sûres et reconnues ».
Pérou
Dans son communiqué du 7 octobre, le ministère des Affaires étrangères du Pérou a condamné « fermement les attentats terroristes perpétrés par le groupe Hamas » tout en appelant « toutes les parties concernées à cesser immédiatement la violence et à s’abstenir de tout recours à de nouvelles confrontations ». Le gouvernement de Dina Boluarte, laquelle a déploré mardi la mort de deux de ses compatriotes en territoire israélien, a aussi réaffirmé « son engagement en faveur du processus de paix israélo-palestinien, conformément au droit international et aux résolutions des Nations unies ».
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Équateur
Le bureau de la présidence d’Équateur a condamné « les attaques terroristes perpétrées par le Hamas contre Israël » et réitéré son engagement en faveur d’une solution négociée, définitive et juste pour les parties, « avec l’existence de deux États sur la base des frontières de 1967 et des résolutions de l’ONU en la matière ».
Uruguay
Le Ministère des Affaires étrangères de l’Uruguay a condamné le 7 octobre « les attaques contre les civils et déplore avec la plus grande fermeté les actions terroristes en cours contre Israël et sa population ». Dans le même temps, il a réaffirmé son « engagement en faveur de la sécurité d’Israël ». Le président Luis Lacalle a pour sa part « fermement condamné » l’attaque du Hamas et appelé à une cessation immédiate de la violence contre le peuple israélien. L’Uruguay est le seul pays parmi les douze recensés ici à avoir déclaré un soutien unilatéral envers Israël.
Bolivie
Le président bolivien Luis Arce n’a émis aucune déclaration au sujet de l’attaque perpétrée par le Hamas samedi dernier ou par la riposte engagée par l’armée Israélienne.
Son ministère des Affaire étrangères a quant à lui exprimé « sa profonde inquiétude face aux événements violents survenus dans la bande de Gaza entre Israël et la Palestine », tout en lançant un appel « urgent » à la paix, à la désescalade de la violence, à la préservation de la vie et des droits de l’homme. La Paz a déploré « l’inaction des Nations unies et du Conseil de sécurité » et demandé à l’ONU et à la communauté internationale de rechercher « des solutions de fond ».
Nicaragua
Dans une déclaration du 7 octobre, le gouvernement de réconciliation et d’unité nationale du Nicaragua a condamné « l’aggravation du conflit entre Israël et la Palestine », dénoncé l’inaction des Nations Unies. « Toujours solidaire de la cause palestinienne » et condamnant « la barbarie de nouveau déchaînée entre deux peuples frères », le gouvernement dirigé par Daniel Ortega a pointé du doigt la non-reconnaissance de l’État palestinien et rappelé le droit des peuples palestinien et israélien à vivre en paix.
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