Selon les cégépiens, contrairement à ce que pense le gouvernement Charest, la crise étudiante reste entière, alors que la suspension des semestres ne règle pas le problème et ne fait que le remet simplement à plus tard. « Au delà de la loi 78 ou d’élections, seule une entente négociée permettra de mettre fin à cette crise sans précédent. Il est de la responsabilité du premier ministre de s’asseoir à nouveau avec les étudiants, mais cette fois, avec l’aide de médiateurs chevronnés et d’y rester », poursuit madame Laberge.
La médiation a fait ses preuves au Québec et dans le monde, que ce soit par la mise en place de médiation de quartiers pour régler des conflits de voisinage ou par les grandes médiations qu’a connues le monde pour mettre fin aux pires conflits de l’histoire. « Un conseil de médiation formé de trois médiateurs neutres et indépendants apporterait un meilleur équilibre aux discussions et les faciliterait grandement. Le premier travail d’un médiateur est de s’assurer que les discussions entre les partis perdurent et qu’il y ait un vrai dialogue. Pour avoir assisté aux dernières négociations, je demeure persuadée que des négociations dans l’enceinte de la médiation réussiront là où la négociation traditionnelle a échoué », ajoute madame Laberge, qui souhaite que le Barreau du Québec ou l’Institut de Médiation et d’Arbritage du Québec (IMAQ) puisse chapeauter le processus.
Cet appel fait suite à deux demandes confidentielles envoyées, par avocat, au cours du conflit et laissées sans réponse jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, la Fédération fait en fait un appel public et demande au gouvernement de Jean Charest d’y donner suite dans les 48 prochaines heures. « Contrairement à ce qu’a avancé le premier ministre, la médiation n’a pas pour effet d’imposer une décision à qui que ce soit, mais bien de créer un véritable canal de communication. Tous restent maîtres du dénouement final, contrairement à l’arbitrage. Il est maintenant l’heure de cesser de colporter certaines informations fausses sur la nature de la médiation, de mettre l’orgueil de côté et de s’y engager réellement », conclut Mme Laberge, tout en déplorant que le premier ministre ait passé plus de temps à tourner une vidéo qu’à négocier avec les étudiants.