La vente du condo s’inscrit dans le mouvement de grève étudiante pour protester contre la hausse des frais de scolarité en ce jour de dépôt du budget Bachand. « Le scandale n’est pas seulement le sous-financement des universités, mais aussi leur culture de gestion. De toute évidence, le sous-financement ne les a pas empêchées de gaspiller nos fonds jusqu’à maintenant », a exprimé Liz Colford, porte-parole étudiante de l’événement. « Nous refusons que la facture de ces dépenses frivoles soit refilée aux étudiants et étudiantes », a-t-elle ajouté.
Cette démarche vise à exposer certaines tendances du milieu universitaire que les étudiants trouvent inquiétantes. L’octroi de primes, la présence et l’influence accrue du milieu des affaires et de donateurs privés au sein des instances décisionnelles et de la recherche, la tarification pour les services font partie des pratiques qu’ils dénoncent. « Il est temps de cesser la marchandisation du savoir ! », dit Liz Colford.
Concordia n’en est pas à son premier cas de gestion de type corporative. La ministre de l’éducation Line Beauchamp a récemment coupé deux millions de dollars du budget de Concordia pour pénaliser l’octroi par l’université de 3.1 millions de dollars en primes de départ à cinq anciens administrateurs, dont les deux derniers recteurs. Les primes octroyées aux anciens administrateurs s’inspirent des pratiques des entreprises privées. « Les universités remplissent de moins en moins leur rôle social. On observe plutôt une orientation en fonction du marché », remarque Philippe Morin de la coalition Profs contre la Hausse.
La CLASSE prévoit qu’une fois les hausses complétées, la facture des étudiants québécois passerait de $1668 en 2007 à environ $4700 dollars en 2017, une hausse de 143 pour cent par rapport au taux de 2007. Selon ces données, les frais du condo paieraient un an d’études universitaires aux taux de 2017 à 298 étudiants.