Montréal, le 6 novembre 2018 – Organisé par Universitaires sans frontières (USF), le colloque « Construire un monde meilleur par-delà les frontières » s’ouvre aujourd’hui à Montréal en l’absence de représentants de toute la communauté universitaire. L’appel à la solidarité qui tient lieu de mot d’ordre tombe ainsi à plat puisque l’événement ne rassemble que des hauts dirigeants d’établissements et des promoteurs de fondations philanthro-capitalistes, qui ont chacun déboursé près de mille dollars pour s’y inscrire.
« Il est malheureux que cette rencontre se tienne sans que la voix des professeurs ou des autres professionnels qui font la vie universitaire soit entendue », déplore Jean-Marie Lafortune, président de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU). « Comme ce colloque se tient à Montréal, la FQPPU aurait souhaité, à titre d’organisation représentant le corps professoral québécois, être conviée à faire valoir ses vues, à savoir que l’internationalisation ne doit pas s’appuyer sur une dynamique entrepreneuriale qui instrumentalise les institutions et les universitaires, mais bien miser sur le renforcement du caractère public de l’université, de meilleures conditions de travail ainsi que le respect des libertés académiques et scientifiques. Or, sans explication, le projet qu’elle a soumis à l’appel de contributions au colloque a été rejeté par les organisateurs. »
La question de l’internationalisation de l’université préoccupe depuis longtemps la FQPPU. Bien qu’elle soit l’occasion de riches échanges sur les plans culturel, social et intellectuel, elle sert trop souvent une conception marchande de l’université, voire sa privatisation. « Si la FQPPU ne présume pas des intentions de l’USF, il s’agit là d’une occasion ratée de promouvoir la mission publique de l’université et de convier sur cette base l’ensemble des acteurs à discuter d’internationalisation », affirme M. Lafortune.
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