Le 20 février, le conseil central appelle à la mobilisation avec la Coalition Main rouge en préparation du dépôt du prochain budget. Le nouveau ministre des Finances, Éric Girard, a présenté une première mise à jour économique, à l’automne 2018, qui lui confère une marge de manœuvre financière plus qu’intéressante. En bonifiant l’allocation familiale et en instaurant un crédit d’impôt pour les aîné-es, le gouvernement a livré ses premières promesses électorales, mais n’a pas décidé de réinvestir en santé et en éducation. Il n’a pas profité des coffres bien garnis du Trésor public pour briser le cycle de l’austérité et se démarquer des libéraux.
Nous l’attendrons de pied ferme pour faire valoir nos positions sur la justice sociale, le réinvestissement dans les services publics et l’action communautaire autonome. Nous surveillerons de près les priorités de ce gouvernement, notamment en éducation. Les classes de prématernelle pour les enfants de quatre ans rivaliseront avec les Centres de la petite enfance, passablement mis à mal par les libéraux. François Legault affirme faire preuve d’audace, mais qu’en est-il réellement puisqu’il remet en question un modèle unique et innovant qui a fait ses preuves et qui est envié partout.
En matière d’immigration, François Legault persiste et signe en diminuant le nombre de nouveaux arrivants d’environ 20 %. « En prendre moins, mais en prendre soin », a-t-il déclaré. Cette décision est incompréhensible lorsqu’on sait que Québec dispose d’importants moyens financiers pour intégrer et franciser les immigrantes et immigrants, grâce à la généreuse contribution du gouvernement fédéral. Sur la question de l’environnement, on pourrait facilement affirmer que le gouvernement manque de sérieux. Le bref passage de la ministre MarieChantal Chassé en témoigne. Benoit Charette qui prend le relais a certes plus d’aplomb devant les médias, mais n’a pas nécessairement la fibre environnementale. En mettant l’économie au sommet de ses priorités, François Legault met à exécution ses promesses, notamment en accordant quelques allégements fiscaux aux entreprises et en ayant déjà fait quelques annonces d’investissements, mais quelle est sa vision économique en substance ? Portera-t-il une vision d’une nécessaire transition économique vers un modèle de développement écologique, une transition juste ? La population a pris la rue au cours de l’automne pour que le gouvernement s’attaque sérieusement et urgemment au réchauffement du climat, pendant qu’il est encore temps.
Enfin, nous sommes devant un gouvernement qui connaît mal les défis particuliers de la métropole alors que ses politiques affecteront la vie des citoyennes et citoyens au premier plan. Pensons au seul projet de loi sur les signes religieux. D’ailleurs, nous avons des positions et revendications sur chacune des priorités du gouvernement. C’est un élément de la conjoncture qui aura une influence sur les orientations qui feront l’objet de nos débats lors du 37e congrès, qui se tiendra du 10 au 14 juin 2019. D’ici là, les rendez-vous de mobilisation seront nombreux.
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