« C’est un pas dans la bonne direction, mais nous sommes encore loin de la promesse faite en campagne électorale par le Parti libéral qui s’engageait à réduire de 20 % le nombre d’élèves dans les classes des milieux défavorisés de la 2e à la 5e année du secondaire, et de 10 % dans les classes des milieux non défavorisés de la 3e année primaire à la 5e secondaire », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.
De plus, ajoute-t-il, « la baisse annoncée des ratios aujourd’hui n’est pas suffisante puisqu’il serait nécessaire de viser également une composition équilibrée des classes avec des élèves forts, moyens et faibles. Il faudrait aussi établir certaines balises et limites à l’intégration des élèves en difficulté. Nous sommes également déçus de constater qu’il n’y a rien de prévu pour offrir de meilleurs services professionnels et de soutien aux élèves en difficulté. »
CONTRER LE DÉCROCHAGE SCOLAIRE
Pour la Centrale, le MELS ne favorise pas une composition équilibrée des classes et il ne contribue pas à accroître l’écrémage des meilleurs éléments des classes ordinaires en finançant de plus en plus les écoles privées. À preuve, le budget alloué à l’enseignement privé augmente plus vite (4,8 %) que celui accordé aux commissions scolaires (3,8 %), malgré ce nouvel investissement.
Pour ce qui est des autres mesures visant à améliorer la persévérance et la réussite scolaires, le budget s’articule autour d’un leitmotiv : la continuité. En effet, qu’il s’agisse du programme Agir autrement, des mesures pour le français, du plan d’action pour prévenir et traiter la violence l’école, tout se fait comme c’était déjà annoncé.
« Au moment où l’on vit une augmentation du taux de décrochage au secondaire, la CSQ s’attendait à un coup de barre important pour renverser cette tendance qui a des conséquences désastreuses pour l’ensemble de la société québécoise », ajoute le président de la CSQ.
FORMATION PROFESSIONNELLE
La CSQ ne peut être contre le fait que le ministère veuille continuer d’accroître le nombre de jeunes en formation professionnelle. Toutefois, cette augmentation se fait de manière très lente, et elle diminue même dans certains secteurs qui vivent des pénuries de main-d’œuvre. « Encore ici, il y a fort à parier que la volonté gouvernementale ne se traduise pas dans la réalité », ajoute Réjean Parent.
La CSQ appuie la décision d’accorder une somme de 20,7 millions de dollars pour le Plan d’action éducation, emploi et productivité. Elle souhaite que ce plan permettra d’offrir enfin une formation professionnelle qualifiante aux personnes en emploi.
ÉDUCATION DES ADULTES
Pour ce qui est de l’éducation des adultes, le Ministère annonce qu’il continuera d’améliorer les services aux adultes. Pour Réjean Parent, « c’est bien mince, alors que 800 000 adultes âgés de 16 à 65 ont des besoins en matière de formation de base. Avec des efforts aussi minces, bien peu d’adultes auront l’opportunité d’entreprendre une formation en vue d’obtenir un premier diplôme d’études secondaires ou en formation professionnelle. »
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
La CSQ constate que le budget de l’enseignement collégial privé augmente plus vite (4,8 %) comparativement aux cégeps (2,7 %). Pour les universités, les crédits augmentent d’à peine 0,8 % tandis que les dépenses globales augmentent de 4,7 %.
La Centrale voit toutefois d’un bon œil le Plan d’action éducation, emploi et productivité qui permettra, entre autres, d’offrir à temps partiel de la formation permettant une amélioration de la qualification des travailleurs. Toutefois, le budget de 2,5 millions de dollars nous semble bien insuffisant.
SERVICES DE GARDE
L’atteinte de la cible de 220 000 places en garderie à 7 $ par jour d’ici la fin de 2010 et le maintien à 7 $ du montant demandé aux parents constituent deux bonnes nouvelles. « Il faudra néanmoins s’assurer que ces nouvelles places permettront de répondre aux besoins des familles en milieu défavorisé. En effet, de nombreuses recherches démontrent l’importance d’intervenir dès la petite enfance pour dépister les enfants en difficulté et leur donner le soutien nécessaire pour leur permettre d’entreprendre leur parcours scolaire sur un pied d’égalité avec les autres enfants », affirme Réjean Parent.
« Nous aurions souhaité que le gouvernement favorise le développement des services de garde éducatifs dans les centres de la petite enfance plutôt que d’investir dans des crédits d’impôt pour les garderies privées », conclut le président de la CSQ.