« Les nombreux projets de loi que les libéraux imposent vont assurément se traduire par des pertes d’emplois directs et par l’abolition de services de proximité pour les Nord-Côtiers », explique M. Tremblay. Ce dernier ajoute qu’avec la fermeture de la Conférence régionale des élus (CRÉ), l’abolition de l’Agence de la santé et des services sociaux et des Centres locaux de développement (CLD) ainsi que la réduction des services offerts par les Carrefours jeunesse-emploi (CJE), ce sont des pouvoirs décisionnels et des outils de concertation et de développement économique primordiaux qui quittent la Côte-Nord.
« Les fermetures des directions régionales des ministères des Forêts, de la Faune et des Parcs, de la Culture et des Communications, de l’Éducation, du Loisir et du Sport et de la Sécurité publique pour les déplacer au Saguenay-Lac-Saint-Jean et l’unité de gestion de l’île d’Anticosti transférée au Bas-Saint-Laurent sont des exemples de pertes importantes pour une région déjà durement touchée par une économie au ralenti », plaide le président du Conseil central Côte-Nord. « Pire encore, l’hémorragie ne s’arrêtera pas là : des rumeurs circulent au sujet d’autres directions régionales. Que va-t-il advenir de la direction régionale d’Emploi-Québec, et de celles des ministères des Affaires municipales, des Transports et de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation », s’interroge M. Tremblay.
Un double discours
Alors que ce gouvernement annonce la relance du Plan Nord et affirme une intention ferme de développer la Côte-Nord et ses richesses naturelles, il devient contradictoire d’ainsi dépouiller la Côte-Nord de ses centres décisionnels et de ses outils de concertation et de développement économique. On lance un drôle de message non seulement à la population du territoire, mais aussi aux futurs résidents, investisseurs et entrepreneurs. Après un tel saccage, qui aura maintenant envie de venir s’établir sur la Côte-Nord ?
Le Conseil central Côte-Nord a multiplié les alliances avec les groupes sociaux ainsi qu’avec d’autres organisations syndicales pour informer et mobiliser la collectivité sur ces questions. Rappelons-nous la participation active de la population aux manifestations tenues dans quatre villes de la région tout au long de l’automne 2014 et le grand rassemblement du 29 novembre à Québec. Ajoutons à cela plusieurs rencontres avec nos syndicats et de nombreuses assemblées publiques.
AUSTÉRITÉ le mot de 2014, les maux de 2015
L’année 2015 servira de baromètre quant aux impacts négatifs des annonces faites en 2014 par les libéraux. Mais il faudra certainement plus d’une année pour mesurer pleinement l’ampleur des dégâts tant économiques que sociaux.
Déjà en 2015 nous assisterons à une hausse des tarifs qui affecteront le revenu des familles. Le projet de loi 10 dans le domaine de la santé, le chambardement des commissions scolaires, l’augmentation des tarifs des services de garde, la diminution du financement des groupes communautaires, les compressions dans le financement des cégeps vont étouffer encore un peu plus la classe moyenne. Sans compter que d’autres compressions sont à venir dans le dépôt du prochain budget en mars 2015.
Toutes ces décisions sont prises avec un seul objectif, celui du retour à l’équilibre budgétaire pour 2015-2016, un choix idéologique qui va nuire aux intérêts de nos communautés, de la classe moyenne et des plus démunis. Ce gouvernement doit être à l’écoute des besoins de la population et reporter l’atteinte du déficit zéro, mais il doit surtout regarder davantage en direction de la colonne des revenus pour régler le problème du déficit.
En 2015, le Conseil central Côte-Nord va poursuivre la mobilisation autour de la politique d’austérité du gouvernement Couillard. Nous souhaitons établir un large front social pour informer les gens et lutter contre ces mesures qui vont nous appauvrir collectivement et accentuer les inégalités sociales.
Autre dossier chaud pour le Conseil central Côte-Nord, soit le renouvellement des conventions collectives des 500 000 travailleuses et travailleurs de l’État. Le ministre Coiteux ne semble pas vouloir négocier de bonne foi en annonçant dès maintenant un gel des salaires et des embauches ainsi que des reculs dans les conditions de travail. Au nombre de ces reculs visant spécifiquement notre région, mentionnons le retrait annoncé de la prime de rétention de 8 % à Sept-Îles et Port-Cartier. Selon certaines estimations, environ 2 000 personnes bénéficient de cette prime, ce qui représente un manque à gagner de huit millions de dollars pour la région, soit l’équivalent de 160 emplois à 50 000 $ par année.
Campagne électorale fédérale
Le Conseil central Côte-Nord va s’inviter dans la campagne électorale fédérale de 2015 pour faire la lutte aux conservateurs de Stephen Harper. « Que ce soit sur le plan social ou environnemental, ou en matière de travail, et même sur la scène internationale, ce gouvernement a été catastrophique », lance Guillaume Tremblay, président du CCCN. Pensons aux compressions sauvages imposées année après année à notre diffuseur public Radio-Canada, au saccage de l’assurance emploi et au quasi-démantèlement de Poste Canada qui contribuent à la dévitalisation de la Côte-Nord.
Sur le plan environnemental, nous allons continuer notre surveillance des activités d’exploration des hydrocarbures sur l’île d’Anticosti. Et comme d’autres, nous sommes en attente de voir la décision du gouvernement du Québec dans le dossier de Mine Arnaud à Sept-Îles.
Évidemment, le Conseil central Côte-Nord va appuyer tous ses syndicats qui renouvelleront leur convention collective. Nous leur offrirons un soutien sans faille dans leur quotidien, qui se complexifie année après année.