L’usine de Sorel-Tracy fabrique et restaure les barres intérieures des alternateurs nécessaires dans les grandes structures comme les barrages électriques. Hydro-Québec étant l’un des importants donneurs d’ouvrage de cette usine, le syndicat déplore la lenteur du processus d’octroi de contrats alors que la société d’État tarde à donner suite à un appel d’offres qu’elle a récemment tenu pour d’importants besoins en alternateurs dans ses barrages électriques de la Romaine, LG 1, LG 2, LG 3 et Manic.
Il faut savoir en effet que le carnet de commandes de l’usine a diminué et que depuis juin 2016, l’employeur a procédé à la mise à pied de 20 employés. Ceux qui restent travaillent sur un projet pour La Romaine qui doit cependant se terminer en juin prochain. Bien qu’un autre projet pour un client américain soit en cours, l’employeur a laissé entendre qu’à défaut de nouveaux contrats, il fera terminer celui des États-Unis dans une autre de ses installations située au Brésil.
Voilà pourquoi le syndicat demande l’intervention rapide du premier ministre dans ce dossier afin qu’Hydro-Québec agisse.
Si l’inaction d’Hydro-Québec perdure, l’usine de Sorel-Tracy fermera ses portes, laissant le champ libre aux entreprises étrangères puisqu’il n’y a pas d’autre option possible et qu’en plus, « nous devrons nous satisfaire de moindre qualité puisque ces autres usines étrangères n’utilisent pas une technologie similaire. C’est aussi notre expertise québécoise et des emplois de qualité que nous perdrons à jamais », a condamné M. Gagné.
Cette affaire n’est pas sans rappeler de très mauvais souvenirs au syndicat alors que dans un dossier similaire, Hydro-Québec avait octroyé des contrats pour des câbles électriques à des sous-traitants étrangers au mépris des emplois dans les usines québécoises. « Le résultat aujourd’hui, est qu’il ne reste qu’une seule usine au Québec - General Cable à Saint-Jérôme - alors qu’il y en avait plusieurs et qu’en plus, cette usine n’a qu’une partie du volume qui provient d’Hydro Québec puisque le reste du travail a été exporté aux États-Unis », a déploré John Caluori, adjoint au directeur québécois.
L’usine emploie une cinquantaine de membres d’Unifor dont plus de la moitié sont en mis à pied actuellement.