Un régime qui s’effrite
Depuis le début des années 1990, le régime a connu une série de réformes à travers lesquelles l’État s’est déresponsabilisé face aux chômeurs et aux chômeuses, avec pour résultat une détérioration de l’accès aux prestations. En effet, à la fin des années 1990, pour un groupe de 10 chômeur·se·s, on comptait neuf prestataires de l’assurance-emploi contre seulement quatre aujourd’hui. « Le Canada est un cancre en matière d’assurance-emploi. Depuis 30 ans, à force de resserrer les critères d’accès, le programme a trouvé le moyen d’exclure un grand nombre de travailleurs et travailleuses des protections qu’on s’attend à recevoir lorsqu’on cotise à une assurance. On couvre de moins en moins de personnes et de moins en moins bien », constate Guillaume Hébert, chercheur à l’Institut et co-auteur de l’étude.
Une réforme à coût nul pour le programme
La réforme proposée par l’Institut se résume en quatre points :
1- Réduire le seuil d’accessibilité aux prestations à 350 heures ou 13 semaines travaillées.
2- Établir un plancher de 35 semaines en ce qui a trait à la durée des prestations.
3- Hausser le taux de prestation à 70 % du précédent revenu d’emploi.
4- Éliminer certaines exclusions : le fait de démissionner d’un emploi, notamment, devrait être un motif valable pour justifier l’accès d’un chômeur ou une chômeuse aux prestations.
À la lumière des constats d’échec de l’assurance-emploi, une amélioration du régime devient maintenant essentielle. L’IRIS a calculé le coût d’une réforme qui permettrait d’accroître l’accès aux prestations pour les travailleuses et travailleurs les plus précaires, de limiter les exclusions et d’améliorer le maintien du revenu. Lire la suite.
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