L’objectif à long terme de limiter l’augmentation de la température moyenne planétaire « bien en deçà de 2°C et en s’efforçant de la limiter à 1,5°C » est très ambitieux. « La conséquence de cet objectif, malheureusement non retenue explicitement dans le projet d’accord final, est pourtant implacable si l’on se fie au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il faut aller vers zéro émission nette de gaz à effet serre le plus rapidement possible dans le cours du siècle et donc sortir des énergies fossiles », souligne Alain Brunel.
Le projet d’accord rehausse également les ambitions avant 2020 en révisant les plans de réduction insuffisants des pays en 2018. Il donne des gages de financement stable aux pays en développement avec un plancher de 100 milliards (USD) par année à partir de 2020, assuré jusqu’en 2025, et destinés tant à l’atténuation des émissions qu’à l’adaptation aux dérèglements climatiques. Un dispositif destiné à prendre en compte les pertes et préjudices des peuples qui souffrent déjà des impacts des changements climatiques sera mis en place au cours des prochaines années. Des mécanismes de transparence et d’harmonisation des mesures des émissions sont également prévus.
Si les mots ont un sens, la mise en œuvre de cet accord au Canada et au Québec exige de stopper les projets d’expansion et de développement des combustibles fossiles. Le rôle de la société civile et des groupes écologiques sera crucial au cours des prochaines années pour faire en sorte que nos gouvernements soient à la hauteur des ambitions de l’Accord de Paris sur le climat et des espoirs qu’il fera naitre chez les peuples de la Terre.