Aux yeux d’ATTAC, quoi qu’il puisse arriver, la Wallonie montre la voie. Il est inacceptable qu’un tel accord soit signé avant que des commissions parlementaires et un large débat démocratique, maintes fois demandé et toujours refusé, n’aient eu lieu au Québec et au Canada, ainsi que dans tous les pays concernés. Le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), dont ATTAC fait partie, et le Trade Justice Network, entre autres, exigent tous deux un débat public sur l’AÉCG depuis des années. Jamais les ministres successifs des Relations internationales du Québec n’ont même accepté de rencontrer les membres du RQIC pour en discuter.
ATTAC dénonce aussi le fait que le Parti libéral du Québec et le Parti québécois appuient tous deux inconditionnellement (ou presque dans le cas du PQ) cet accord controversé, sans permettre un vrai débat démocratique avant de poser un tel geste. Les motions sans préavis qu’ils ont déposées à l’Assemblée nationale la semaine dernière en attestent et sont méprisantes envers les nombreuses voix opposées à cet accord au Québec. Tout le contraire des Wallons.
« Quant au gouvernement du Canada, le fait qu’il refuse d’admettre que l’AÉCG est incompatible avec l’Accord de Paris et la lutte contre les changements climatiques est aberrant. Qu’on nous vende cet accord comme étant “progressiste” l’est tout autant, à moins que le progrès soit de tout sacrifier aux intérêts des multinationales », affirme Claude Vaillancourt, président d’ATTAC-Québec.
ATTAC-Québec est mobilisée contre l’AÉCG depuis 2009, dans le cadre d’un vaste mouvement rassemblant des groupes ATTAC en France, en Autriche, en Allemagne, en Espagne et ailleurs. Plusieurs experts de ce réseau étaient d’ailleurs présents au Forum social mondial à Montréal en août dernier où le libre-échange était au cœur des enjeux abordés. Tous défendent l’importance de mettre sur pied de nouvelles ententes basées, entre autres, sur la coopération avant la concurrence, le respect des droits droits humains avant ceux des multinationales, la protection de l’environnement avant la protection des droits des investisseurs.