Édition du 18 février 2025

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Accord Canada - Union européenne - Québec solidaire réclame un débat public et la protection du bien commun

MONTRÉAL, le 13 oct. 2011 - Québec solidaire joint sa voix au Réseau québécois sur l’intégration continentale et ses partenaires pour exiger un débat public et transparent sur les enjeux soulevés par la prochaine ronde de négociations de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AÉCG).

Québec solidaire s’oppose à cette nouvelle ronde d’accords commerciaux qui s’attaquent maintenant aux services publics. Une version de travail de l’Accord confirme qu’il vise des secteurs aussi fondamentaux que la santé, l’éducation et même l’eau potable. « L’appétit des firmes multinationales pour ces marchés est évident, explique Amir Khadir, député de Mercier. Les pressions sont fortes pour la privatisation de pans entiers de l’État québécois et les gouvernements du Canada et du Québec n’ont aucun mandat pour aller de l’avant dans cette voie sans issue. »

Québec solidaire est particulièrement préoccupé par le fait que le négociateur en chef du Québec, Pierre-Marc Johnson, se trouve dans une position paradoxale. L’ancien Premier ministre Johnson est lui-même membre de la direction et président du comité de prospective de l’Institut Veolia Environnement, une multinationale française qui se spécialise dans la privatisation et la gestion de l’eau et qui a été sur la sellette pour des pratiques douteuses. « Comment ne pas y voir un manque d’indépendance, une trop grande proximité des gouvernements et des grandes firmes privées dans des négociations commerciales ? » questionne Amir Khadir.

« Le Québec traverse une crise politique profonde causée, entre autres par l’abandon aux firmes des génie et de construction du contrôle d’une partie des fonctions de l’État, soutient M. Khadir. Devant l’incurie dans la gestion des investissements publics en infrastructures, la population a toutes les raisons de s’inquiéter des enjeux de cette négociation à portes closes. À qui profitera cet accord ? Pourquoi un tel secret pour une négociation qui se fait pourtant en notre nom ? »

Le secret entourant ces négociations est en soi troublant et tout à fait injustifiable, estime le député de Mercier qui fait valoir dans le la cour constitutionnelle de l’Allemagne a déjà statué sur l’illégalité des clauses de confidentialité. Des transnationales comme Veolia utilisent ces clauses pour cacher les profits excessifs qu’ils se sont vu octroyer en raison de la collusion de certains gouvernements dans l’octroi de contrats pour la gestion des services publics.

Le député de Mercier invite les gouvernements impliqués dans la négociation à tirer les leçons de la crise économique qui secoue encore l’économie mondiale et menace même la zone Euro : « Après des décennies de privatisations et de déréglementation, les États ont perdu la capacité d’orienter leur économie vers les besoins de la population et la protection de l’environnement. Il faut renverser cette tendance et l’AECG représente manifestement une menace. »

Lors de son plus récent congrès, Québec solidaire a précisé sa vision en matière d’économie. Parmi les orientations retenues se trouve la nécessité de permettre le contrôle collectif et démocratique des principaux leviers économiques du Québec.

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