Le gouvernement met l’industrie de la construction au cœur de son plan de relance économique. L’accélération des travaux est toutefois inquiétante pour la sécurité des travailleurs. « Alors que la Santé publique nous dit de prendre notre temps pour apprivoiser la crise, nous ne comprenons pas l’empressement d’accélérer tous ces chantiers. Nous avons peur que l’urgence injustifiée de livrer devienne plus importante que la santé et la sécurité des travailleurs. Nous pensons que nous devons prendre le temps de s’habituer aux contraintes engendrées par la COVID-19, aux nouvelles conditions sanitaires et de sécurité, avant d’augmenter la cadence au travail » de préciser le président de la CSD Construction, Carl Dufour.
Dans le contexte de la pandémie, le syndicat considère qu’il est risqué d’en demander autant aux travailleurs de la construction qui doivent actuellement suivre les nouvelles règles sanitaires, se tenir à deux mètres de leurs collègues et respecter les normes en santé et sécurité qui sont déjà très élevées. « Maintenant, le gouvernement ajoute à tout cela une pression pour livrer plus de projets, d’ajouter Carl Dufour. Notre défi commun est d’assurer une continuité de la reprise des travaux, pas de faire un « blitz » et créer une pression excessive sur le dos des travailleurs. Est-ce qu’on a vraiment besoin de ça si ce n’est pas nécessaire ? On doit prioriser les chantiers en fonction de leur urgence. »
Rappelons que la construction est l’industrie la plus meurtrière au Québec. En 2019, le tiers de travailleurs décédés après un accident de travail provenait du secteur de la construction, alors que ces travailleurs représentent seulement 5 % de la main-d’œuvre.
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