Montréal – À cette St-Valentin, les Montréalais.es se réuniront pour commémorer les vies des femmes disparues et assassinées. De 18h à 20h, un rassemblement communautaire aura lieu au Centre d’amitié autochtone (2001 St-Laurent) où le public pourra assister à des performances des chanteuses de gorge Nina et Sierra Segalowitz, des joueurs de tambours The Buffalo Hat Singers et l’autrice-interprète Marie-Josée Tremblay. Les personnes présentes auront aussi la possibilité de partager leurs histoires, poèmes ou n’importe quelle forme d’expression pour honorer celles qui ont disparu.
L’événement célèbrera les mémoires des femmes disparues et assassinées de tous milieux et origines, avec une emphase particulière sur les femmes autochtones qui subissent cette violence systémique de manière disproportionnée. Les commémorations annuelles de la Saint-Valentin ont débuté à Vancouver en 1991 suite au meurtre d’une femme salishe ayant reçu très peu d’attention de la part des médias et de la police.
Alors que beaucoup avaient espéré que l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ferait évoluer la situation en identifiant et en s’attaquant aux causes de ces crimes, il est devenu évident que le processus n’avance pas et qu’il exclut des enjeux majeurs tels que l’attitude de la police - quelque chose que les communautés autochtones ont maintes fois dénoncé comme étant un problème crucial.
« Une enquête est quelque chose d’important mais cela ne peut pas réparer des centaines d’années de dommages causés par la violence coloniale » explique Dayna Danger, Coordonnatrice à la mobilisation et à la programmation au Centre de lutte contre l’oppression des genres (Centre for Gender Advocacy). « Alors que l’Enquête progresse de manière lente et irrégulière, les femmes et les personnes autochtones bispirituelles continuent de souffrir. L’été dernier, deux femmes inuites sont décédées à Montréal et la police a automatiquement considéré leur mort comme des suicides, pour finalement rouvrir ces dossiers à la lumière de nouvelles informations. Les faits de violence à l’encontre des femmes autochtones sont bien documentés, mais la police agit comme si nous en étions les responsables. »
Cette édition marque la neuvième année à laquelle un tel événement prend place à Montréal. Les organisateurs-trices espèrent que l’événement pourra servir d’espace de guérison et inspirer les participant.es pour défaire les maux causés par le colonialisme.
QUOI : Rassemblement communautaire pour commémorer les vies des femmes disparues et assassinées
QUAND : mercredi 14 février de 18h à 20h
OÙ : Centre d’amitié autochtone de Montréal (2001 St-Laurent)
Centre de Justice des Premiers Peuples de Montréal
Centre de lutte contre l’oppression des genres
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