Édition du 12 novembre 2024

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Syndicalisme

24 heures sans TSO (FIQ)

« Deux fois plutôt qu’une, nous avons fait la démonstration qu’il est possible de diminuer le TSO de façon significative. Maintenant, que celles et ceux qui ont le pouvoir se remettent en action et posent des gestes concrets pour que ce fléau disparaisse du réseau de la santé » de déclarer Nancy Bédard, présidente de la FIQ.

MONTRÉAL, le 16 nov. 2019 - Au terme de son 24 heures pour la qualité et la sécurité des soins, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ dresse le même constat implacable que lors de sa journée du 8 avril dernier. « Deux fois plutôt qu’une, nous avons fait la démonstration qu’il est possible de diminuer le temps supplémentaire obligatoire (TSO) de façon significative. Quand les employeurs mettent vraiment temps et énergie à planifier des horaires et prévoir du personnel en nombre suffisant, la grande majorité des professionnelles en soins peuvent espérer vivre une journée normale de travail et ne pas être obligées, de façon systématique, à faire du TSO. Maintenant, que ceux et celles qui ont le pouvoir se remettent en action et posent des gestes concrets pour que ce fléau disparaisse définitivement du réseau de la santé » de déclarer Nancy Bédard, présidente de la FIQ.

Même si le dernier 24 heures n’a pas été complètement exempt de TSO, force est de constater que la situation vécue par les professionnelles en soins a été à des années lumières de ce qu’elles vivent normalement au quotidien. « De retenir des gens de façon obligatoire après une journée de travail ne devrait pas exister pour personne au Québec. Utiliser le TSO comme méthode de gestion, c’est de la violence organisationnelle qui ne peut plus être tolérée. Malheureusement, sachant que dès demain, bon nombre de gestionnaires reprendront leurs mauvaises habitudes de gestion, il ne faut pas que la démonstration des 24 dernières heures reste vaine. Si l’on veut des professionnelles en soins en nombre suffisant pour offrir des soins de qualité et sécuritaires à court, moyen et long termes, il faut pouvoir les attirer et les retenir dans le réseau de la santé et cela passe inévitablement par une diminution de la charge de travail et l’élimination des stratégies de gestion néfastes telles que le TSO, les absences non remplacées et les substitutions de titres d’emploi », d’ajouter la présidente.

Le rôle fondamental des DSI

Il est clair que la FIQ poursuivra sans relâche cette lutte et elle utilisera tous les leviers à sa disposition pour que les choses changent. « Nous avons une fois de plus secoué tous les acteurs du réseau à ce mode de gestion néfaste qu’est le TSO tant pour les professionnelles en soins que pour la qualité et la sécurité des soins qu’elles prodiguent. C’est d’ailleurs pour discuter de cet enjeu que tous nos syndicats affiliés ont fait parvenir, ou le feront sous peu, une demande de rencontre avec la directrice des soins infirmiers (DSI) de leur établissement. Les DSI doivent notamment surveiller et contrôler la qualité des soins infirmiers dans les établissements et clairement, le TSO, tout comme les absences non remplacées et les substitutions de titres d’emploi, va à l’encontre de cet objectif. On espère qu’elles répondront rapidement et positivement à ces invitations car il n’y a plus une minute à perdre », de poursuivre madame Bédard.

Des annonces attendues

La Fédération espère maintenant que la ministre de la Santé, Danielle McCann, fera le bilan de ce 24 heures avec l’ensemble de ses gestionnaires, qu’elle aura entendu les professionnelles en soins et qu’elle annoncera rapidement quels types de mesures elle mettra en place pour passer à la deuxième vitesse. « Mme McCann a été relativement silencieuse au cours des derniers jours et nous avons très hâte de l’entendre. Les professionnelles en soins ne pourront pas passer les prochains mois d’hiver, période où la pression exercée sur les professionnelles en soins est toujours particulièrement forte, dans les conditions actuelles. Au cours de la dernière année, nous avons fait part à la ministre de la Santé d’une multitude de solutions dont celles des ratios professionnelles en soins / patient-e-s. Si on ne veut pas que la situation soit aussi critique qu’elle l’a été l’hiver dernier dans les établissements de santé, on devra rapidement travailler un plan de déploiement des ratios et le rehaussement de postes devra faire l’objet d’un tour de roue supplémentaire pour stabiliser les équipes de travail, notamment pour les infirmières auxiliaires. La ministre doit envoyer un message positif aux professionnelles en soins comme quoi, l’abolition du TSO est toujours au nombre de ses grandes priorités et qu’elle passera à l’action dès maintenant », de conclure la présidente.

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