Depuis 2012, les campagnes pour le salaire minimum à 15 $ de l’heure se sont étendues à travers l’Amérique du Nord, et dans d’autres pays, tels que le Japon, l’Inde et la Belgique. Des mobilisations ont été lancées pour revendiquer une augmentation substantielle du salaire minimum. Au Québec, de nombreux groupes syndicaux, communautaires et étudiants réclament 15 $/heure depuis quatre ans.
Aux États-Unis, la Californie, le Massachusetts, l’État de New York, l’Illinois, le Maryland, le New Jersey, Washington DC., le Connecticut et plusieurs autres municipalités ont déjà haussé le salaire minimum à 15 $. Au Canada, le salaire minimum en Alberta a atteint 15 $ dès 2018, et celui de la Colombie-Britannique s’établira à 15,20 $ en 2021. En Ontario, le salaire minimum a augmenté en 2018 de 11,60 $ à 14 $. Dans tous ces endroits, aucune perte massive d’emplois ne s’est produite. Au contraire, ils ont connu la prospérité et certains ont même vécu une expansion des secteurs où se concentrent les bas salaires.
Au Québec, le salaire minimum est actuellement à 12,50 $. Selon les recherches de l’IRIS, le montant de 15 $ par heure est le minimum requis pour vivre dignement. Une étude récente montre d’ailleurs que le niveau de salaire horaire requis pour louer un logement décent s’établit à un minimum de 16 $ à Montréal. En outre, l’amélioration des conditions de travail et un salaire décent sont des mesures propres à répondre à la pénurie actuelle de la main-d’œuvre et à revitaliser l’économie locale.
Cette conférence de presse est la suite de celle donnée le 2 décembre 2018 pour rendre publique la Déclaration commune pour le salaire minimum à 15 $ l’heure. Le nombre des groupes signataires a atteint 211, et plusieurs activités sont prévues pour les prochains mois, dont des ateliers thématiques. Le premier atelier se tiendra à Montréal le 7 décembre 2019 et portera sur les thèmes « immigration, racisme systémique et 15 $ ».
« La surcharge du travail, l’instabilité d’emploi et les bas salaires sont des situations d’emploi largement répandues parmi les travailleuses et travailleurs migrant-es. Il n’y a pas d’autres moyens pour faire augmenter le salaire que l’augmentation du salaire minimum. C’est vraiment difficile de vivre avec le salaire actuel, et on doit payer de plus les frais requis pour la migration », déclare Benedicte Carole Ze, travailleuse migrante d’une compagnie de recyclage.
« Tout est difficile pour les personnes qui travaillent au salaire minimum, se trouver un logement décent, nourrir sa famille, compléter les fins de mois dans les banques alimentaires. On ne peut vivre comme ça dignement », ajoute Nathalie Busato, préposée aux bénéficiaires dans un centre d’hébergement privé (CSN).
« Le gouvernement ne peut plus nous ignorer, le salaire minimum doit être augmenté à 15 $ le plus rapidement possible. Notre espoir c’est d’arriver enfin à sortir de la pauvreté, à sortir la tête de l’eau », Conclut Jacques Bériault, travailleur en entretien ménager de nuit dans une résidence pour personnes âgées (FTQ).
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