Édition du 17 décembre 2024

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Santé et sécurité au travail

Yo-yo sanitaire en petite enfance - « On a oublié notre réseau » - Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ

MONTRÉAL, le 13 janv. 2022 - La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) s’inquiète des nouvelles consignes sanitaires en petite enfance annoncées aujourd’hui par le gouvernement du Québec.

« On assiste à la volte-face de la volte-face. En l’espace de deux semaines, les consignes ont changé à trois reprises. En parallèle, des documents de la santé publique contredisant le gouvernement ont largement circulé et ont contribué à la création d’une confusion insoutenable dans nos centres de la petite enfance et dans nos milieux familiaux », dénonce la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.

La FIPEQ-CSQ et ses membres naviguent à vue depuis trop longtemps et espéraient voir le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, expliquer clairement les nouvelles consignes. « On a plutôt oublié notre réseau ! Encore une fois, on arrive avec un cocktail de mesures qui ne sont pas adaptées aux enfants de 0-5 ans et au travail de leurs intervenantes », constate Madame Grenon.

Malgré ce troisième changement de cap, plusieurs questions simples et pratiques soumises par la FIPEQ-CSQ au ministère de la Famille restent toujours sans réponse. « Je n’ose même pas imaginer comment les parents doivent être perdus dans ce capharnaüm. Le premier ministre a déjà qualifié le ministère de la Famille de la maison des fous, eh bien de notre côté, bien que la programmation des Fêtes soit terminée, on cherche encore le formulaire A38… », ironise la cheffe syndicale.

10 jours, 0 jour, 10 jours, 0 jour

La principale problématique découlant des nouvelles consignes concerne l’isolement des personnes ayant été en contact avec un cas positif à la COVID-19. Le ministère de la Famille ne cesse de changer le risque associé à un contact dans un groupe en centre de la petite enfance (CPE) ou en milieu familial sans aucune explication scientifique. Alors qu’un contact était considéré comme à risque élevé assorti d’un isolement de 10 jours le 29 décembre, le risque a été abaissé à modéré sans isolement le 30 décembre, puis ramené à un risque élevé avec isolement de 10 jours le 4 janvier avant de revenir aujourd’hui à modéré sans isolement. Pourtant, un contact avec un cas positif au sein d’une même résidence est toujours considéré comme un risque élevé.

« Ça suffit le yo-yo sanitaire en petite enfance ! Pourquoi un contact d’un cas positif devrait-il s’isoler si celui-ci a eu lieu à son domicile, mais pas à son service éducatif ? Quelle est l’explication scientifique derrière ce raisonnement ? Prenons le cas d’un milieu familial où l’enfant de l’intervenante est présent dans son groupe. Si son enfant est en contact avec un ami du service positif avec qui il a passé 10 heures par jour, il ne sera pas isolé. Par contre, s’il est en contact avec son frère positif qui revient de l’école avec qui il passe quatre heures par jour, il devra s’isoler pour cinq jours. Elle est où la logique ? », questionne Madame Grenon.

Aucune réponse sur les masques N95…

Par ailleurs, la FIPEQ-CSQ déplore qu’elle n’ait toujours pas reçu de réponse sur la disponibilité de masques N95 dans les services éducatifs à la petite enfance. « Comment se fait-il que le personnel des classes spécialisées dans le réseau scolaire a accès à ces masques, mais pas nos membres ? On semble vraiment nous avoir oubliés », souligne la présidente.

La FIPEQ-CSQ demande que des masques N95, des masques de procédures et des masques avec fenêtre soient disponibles en quantité suffisante dans les différents services au choix de l’intervenante en petite enfance.

…ni sur les tests rapides

Enfin, la FIPEQ-CSQ déplore que contrairement à leurs consœurs de secteur de l’éducation, le ministère de la Famille ne permet toujours pas aux intervenantes en petite enfance l’accès à des tests rapides. « Nous saluons l’ajout des intervenantes en petite enfance sur la liste du personnel prioritaire pour les tests PCR. Cependant, nous estimons qu’il aurait été plus sécuritaire et efficace de permettre également l’accès aux tests rapides », termine Madame Grenon.

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