Les Chefs affirment leur volonté d’unir leurs voix et leurs actions, mettant de l’avant leurs valeurs communes - respect, solidarité, famille - et leur identité basée sur un territoire commun, le Nitassinan. Cette volonté s’appuie sur des enjeux communs, qui seront explorés en profondeur en vue du Sommet, notamment : développement économique, financement des services, éducation, culture, santé, environnement, savoirs scientifiques et traditionnels. Le besoin de trouver un équilibre entre le développement et la protection du territoire, base de l’identité commune, est une part essentielle de cette démarche. Cet équilibre passe nécessairement par le respect de nos droits ancestraux.
Plusieurs comités intérimaires ont été mis en place, afin de travailler aux divers aspects de la création du Conseil de la Nation innue. Un des chantiers principaux en vue du Sommet est la mise en œuvre de stratégies de participation citoyenne, pour permettre à tous les Innus de s’impliquer dans la définition de cette institution commune. Un comité a ainsi élaboré un plan de communication et mettra sous peu une plateforme web en ligne, ce qui permettra au public et aux membres des communautés, un accès centralisé et interactif à l’information. Le caractère participatif de la démarche assurera la force et l’unité de la structure de gouvernance à naître.
Un second comité, dont le mandat consiste à élaborer une position conjointe vis-à-vis le Plan Nord, a insisté sur l’urgence de s’entendre quant aux priorités à mettre de l’avant et aux représentations à faire auprès du nouveau gouvernement provincial. En ce sens, on a évoqué les modalités de participation des Innus au développement nordique, et insisté sur l’importance de bien définir nos conditions. Le comité a enfin fait valoir que tout ce travail devra s’effectuer en fonction de la préservation du mode de vie Innu, et de la protection de son territoire, deux notions essentielles à toute implication de la Nation Innue dans le Plan Nord.
Les chefs innus ont donc parlé d’une seule voix en affirmant que les gouvernements devront à l’avenir obtenir leur consentement libre et éclairé avant d’entreprendre quelque projet que ce soit sur le Nitassinan de la Nation innue. Ils ont également insisté sur l’urgence de rencontrer le nouveau Premier Ministre du Québec afin d’initier avec lui un dialogue de nation à nation.