Le MSQN appuie fortement le ministre Arcand quand il déclare « Il y a une chose qui est claire pour nous au Québec, c’est qu’on n’a pas l’intention de poursuivre dans le domaine du nucléaire ». Pierre Arcand a aussi indiqué que si les installations de Gentilly-2 sont démantelées, elles devront l’être de façon convenable. « Ça ne se démantèle pas, une centrale comme ça, de la même façon qu’on démantèle une usine normale », a dit le ministre. Pour les responsables du MSQN, le déclassement des centrales Gentilly-1 (fermée depuis plus de 30 ans) et Gentilly-2 générera une activité économique importante pendant plusieurs années et profitera aux régions concernées.
« Nous constatons que le discours du gouvernement a évolué dans la bonne direction après la catastrophe de Fukushima et en regard de la montée vertigineuse des coûts de construction ou de reconstruction des centrales nucléaires, et nous nous en réjouissons », a souligné Christian Simard, directeur général de Nature Québec et l’un des porte-parole du mouvement.
Le 18 mars 2011 (7 jours après la catastrophe de Fukushima), madame Nathalie Normandeau, alors ministre responsable du dossier, rendait public le fait qu’elle avait sollicité de la part d’Hydro-Québec un état de la situation, concrétisant ainsi sa demande de révision du projet de réfection de Gentilly-2. De toute évidence, la ministre craignait que la nécessité de rendre plus sécuritaires les réacteurs CANDU modifie les évaluations des coûts associés à la réfection de Gentilly-2.
Deux jours plus tard, le premier ministre Charest réitérait la demande de sa ministre et demandait à Hydro-Québec de fournir au gouvernement toutes les informations pertinentes pour que son gouvernement puisse prendre une décision éclairée.
Le 23 mars 2011, c’est au tour du président-directeur général d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, d’affirmer que les événements tragiques du Japon motivaient son intention de remettre entre les mains du gouvernement du Québec les informations ayant incité son conseil d’administration à prendre la décision de procéder à la réfection de Gentilly-2. Selon ses dires, ces informations n’excluaient pas celles concernant le scénario de démantèlement de Gentilly-2. Notons qu’en date du 16 novembre 2011, à la suite d’une demande à cet effet de la part du député Bernard Drainville, le ministre Gignac nous apprenait que lesdites informations n’avaient toujours pas été mises à la disposition des parlementaires.
Tout récemment, le ministre Gignac reconnaissait publiquement qu’une évaluation supérieure à 10 cents des coûts de production du kilowatt/heure à Gentilly-2 était inacceptable pour lui. À titre d’exemple, le coût de production à Pointe-Lepreau, centrale jumelle de Gentilly-2 (rénovée avec les standards d’avant Fukushima), avoisine 15 cents du kilowatt/heure.
« Il ne manque plus que la décision finale du Conseil des ministres de fermer et de démanteler Gentilly-2 pour clore ce dossier dans l’intérêt de tous les Québécois », conclut Michel Duguay au nom du MSQN « et celle-ci devrait être prise rapidement ».
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Le mouvement Sortons le Québec du nucléaire a été créé à la suite de l’annonce, en août 2008, du projet de réfection de la centrale nucléaire de Gentilly-2. Le mouvement a pour objectifs de sensibiliser et de mobiliser les citoyens et les décideurs politiques concernant l’ensemble des enjeux sociaux, économiques et environnementaux touchant la réfection de la centrale nucléaire de Gentilly-2.