Dans l’édition de cette semaine de Presse-toi à gauche, [André Frappierhttps://www.pressegauche.org/Il-fau... et Bernard Rioux (https://www.pressegauche.org/Elabor...) propose quelques revendications et façons de faire que pourrait inscrire à son agenda les militant.e.s de Québec solidaire.
André Frappier souligne les appels de l’Organisation mondiale de la santé en faveur de campagnes de dépistage à grande échelle pour vaincre le coronavirus. Il fait le panorama de la situation actuelle quant aux méthodes utilisées par différents pays et en vient à la conclusion que seule du dépistage massif peut permettre de contrôler la situation. Il fait la liste des mesures nécessaires pour résoudre ce qui s’annonce comme un des principal problème qui se posera au réseau québécois de la santé : la pénurie de matériel de protection (masques, gants, blouses, etc.) et de soin (respirateurs artificiels).
Yvan Perrier voit dans les conditions que crée la crise du coronavirus une menace à la démocratie syndicale. Rappelant que les crises provoquent souvent une « confrontation entre les anciennes manières de faire et les nouvelles approches », il constate que, dans le cadre des négociations des conventions collectives des employé.e.s de l’État, l’employeur tente de profiter de la situation pour « orienter »la consultation des syndiqué.e.s suite à une éventuelle entente de principe. Il croit qu’une éventuelle consultation des membres des syndicats sera nécessairement faussée alors que les débats nécessaires seront biaisés par les limites imposées par les circonstances, l’impossibilité de se réunir collectivement.
Bernard Rioux souligne qu’il est « plus que temps de refuser le rôle de simples porteurs ou porteuses possibles de virus à confiner et à contrôler. Il est temps de favoriser l’intervention de la majorité populaire sur la scène de leur destin pour faire face au fléau » et il souligne l’importance que Québec solidaire relève le défi de présenter une alternative globale à celle des gouvernements Trudeau et Legault pour sortir d’une telle situation dans les intérêts de la majorité populaire.
De plus, Philippe Hurteau confronte les tenant.e.s de droite culturelle qui blâment le « multiculturalisme » pour la crise actuelle, Yves Bergeron croit que les récentes mesures s’adressant aux sans-abris sont davantage motivées par les risques que représentent ces personnes pour la propagation du coronavirus que par la volonté d’améliorer leurs conditions de vie, le collectif Draps blancs pour la grève des loyers appelle à réclamer l’annulation urgente des loyers, la Ligue des droits et liberté presse les autorités à contrer la propagation du coronavirus dans les prisons québécoises, Benoit Renaud invite Québec solidaire è passer à l’action alors que le parti se limite à une position de lobbyiste auprès du gouvernement,l’R des centres de femmes du Québec souligne qu’il « aura fallu une pandémie » pour que la valeur du travail des femmes soit davantage reconnu, alors que Marc Bonhomme et Yvan Perrier analysent la situation des négociations dans le secteur public dans le contexte de crise.
Sur la scène internationale
Le coronavirus demeure la seule et unique préoccupation mondiale. Pourtant les droits des travailleurs et travailleuses sont remis en question à travers les mesures sanitaires prises par les différents gouvernements. En plus, cette pandémie cache bien la récession économique qui était latente mais devenue réalité avec le virus.
Nous avons voulu axer notre propos sur le sort des travailleurs et travailleuses et des personnes démunies qui fait que les crises actuelles ne se vivent pas de le même manière suivant à quelle classe sociale on appartient.
En premier deux articles qui abordent le sujet de façon globale suivi de 2 déclarations d’un réseau syndical, d’une victoire de la gauche norvégienne et de la place des femmes chinoises dans la lutte contre le COV19.
Et plus globalement
La lutte des classes au temps du coronavirus
L’article commence par aborder et par dénoncer les stratégies de tous les gouvernements soit combattre la pandémie mais tenir compte aussi de l’économie. Ce qu’on ne pouvait faire pour régler la crise écologique devient possible contre le virus que ce soit de débloquer des sous ou diminuer le trafic aérien.
Mais toujours « Objectif : réussir le grand écart, essayer de contenir la pandémie sans toucher aux profits des entreprises ! »
Et cet objectif a son corollaire l’union sacrée patronat-syndicat-toute classes confondues au nom de la sacro-sainte patrie. Mais « La réalité toute crue c’est que sans travail humain, qu’il soit physique ou intellectuel, pas de bénéfices ! »
La notion de classes commence à transparaître. Et apparaît aussi « la différence entre les sphères de la production et de la reproduction(8). La première concerne les productions diverses et variées, qui permettent la réalisation de la plus-value ; la seconde concerne les activités de soin (dans et hors de la famille) qui permettent d’assurer la reproduction de la force de travail : santé, éducation, soins aux personnes, alimentation, etc. (même si les privatisations de la santé, de l’éducation, des soins aux personnes, la grande distribution et l’agro-business permettent elles-mêmes de réaliser de plantureux bénéfices). »
La reproduction étant bien sûr assumée majoritairement par les femmes et les femmes racisées.
Autre aspect de plus en plus visible : le sort fait aux personnes démunies, migrantes, sans papier etc...
Il n’y a donc pas d’illusions à se faire sur le système actuel : c’est un système de classes. Et l’article nous invite à « nous saisir de ce moment de basculement pour imposer non pas un retour à leur normale – celle dans laquelle une personne sur trois dans le monde n’a même pas accès à de l’eau salubre pour se laver les mains (16) – mais pour faire un pas en avant vers une autre société, dans laquelle la vie et la santé des citoyen.ne.s ne passera plus au second plan (après la croissance et les bénéfices des entreprises et des actionnaires), mais sera au contraire la pierre angulaire d’un monde respectant à la fois les besoins de tou.te.s pour une vie digne et les limites de la planète. »
Le gouvernement attaque le Code du travail, mais refuse que les riches fassent un effort
Cet article très court mais très clair montre comment en France, le gouvernement Macron remet en question les droits des travailleurs et travailleuses.
Voici quelques attaques dénoncées dans l’article :
- « Jusqu’à 60 heures de travail par semaine dans certains secteurs
- Travail le dimanche
- Congés payés : dates imposées
- Les revenus de plus de 250.000 euros par an protégés des efforts supplémentaires »
Et de deux déclarations
Monde du travail : Défendons-nous contre le coronavirus, mais pas seulement
Dans cette première déclaration ce Réseau de luttes insiste sur le sort des travailleurs et travailleuses sur leur précarité, leur licenciements, leur chômage partiel ou complet, le télétravail pour une minorité de personnes. Mais les mesures de protection partout dans le monde ne suivent pas.
Alors :
« Exigeons des pouvoirs publics ce qu’ils nous doivent ! »
« Arrêtons les contre-réformes qui détruisent nos droits ! »
Covid 19 : Ils sont en guerre ... Contre nous !
Cette deuxième déclaration va insister davantage sur la dimension de classe dans les mesures prises par les différents gouvernements. « En réalité, c’est une guerre contre notre classe sociale qu’ils mènent. Une guerre contre nous, pour leurs profits ! »
Partout dans le monde les gouvernements ont commencé par « minorer l’ampleur de l’épidémie, non par ignorance mais parce que le patronat, les actionnaires, les capitalistes avaient comme priorité la sauvegarde de leurs bénéfices. » Ensuite « Ils maintiennent en activité une multitude d’entreprises qui ne sont pas essentielles à la vie de la population » et finalement « Les capitalistes utilisent la crise sanitaire pour restreindre encore nos droits, nos conquêtes sociales. Dans chaque pays, une grande partie des « mesures d’urgence » consiste à s’attaquer au temps de travail, aux congés, aux salaires, au droit de grève, etc. »
Ce Réseau de lutte se donne comme objectif de faire connaître les luttes et « Refusons que les plus pauvres, les plus précaires, paient la crise sanitaire »
Et plus concrètement
Les travailleurs.euses norvégiens.nes se sont battu pour ne pas assumer les pertes liées au coronavirus. Victoire !
Cet exemple concret nous démontre que c’est possible de refuser les plans de sauvetage de la droite axés sur les entreprises pour un plan social envers l’ensemble de la société.
L’article décrit comment la coalition norvégienne de droite au pouvoir donnait aux entreprises des « conditions pour faciliter la mise à pied de leur personnel. » « Elles visaient à rendre plus facile, plus rapide la mise à pied de leurs employés.es sans avoir à donner de raisons et à en réduire les coûts. Normalement, les entreprises peuvent procéder à des mises à pied dans les cas de travail saisonnier mais elles doivent verser le salaire de 15 jours de travail complets. Ensuite, l’assurance chômage prend la relève pour verser aux travailleurs.euses 62,4% de leur salaire antérieur. La proposition du gouvernement aurait ramené cette obligation à deux jours seulement et ensuite l’employé.e n’aurait reçu qu’un montant forfaitaire de 2,500 euros par mois, ce qui est un petit salaire en Norvège, et une fois les taxes et autres obligations payées, aurait pu se retrouver avec seulement 1,300 euros. »
La bataille des partis de gauche contre ce plan a permis l’adoption de mesures de protection pour les travailleurs et travailleuses. « Les employés.es mis.es à pied recevront la totalité de leur salaire pendant 20 jours. C’est une nette amélioration même par rapport à ce qui s’appliquait avant la crise. Mais les employeurs.euses n’auront qu’à défrayer les deux premiers jours ; les autres sont pris en charge par l’État. Cette période passée, les personnes mises à pied recevront 80% de leur salaire antérieur jusqu’à 26,000 euros et 62,4% de ce qu’elles recevaient au-dessus de cette somme. «
Cette victoire est dû au fait que les partis de gauche ont travaillé ensemble, que la coalition de droite était affaiblie et ne pouvait perdre la face face à la population
Et en conclusion « Il y a encore beaucoup à faire et la droite est encore au pouvoir. Mais les derniers événements ont donné la preuve que même en temps de crise, des mesures qui améliorent les conditions de tous et toutes en défendant aussi les plus vulnérables, ne sont en définitive que « le gros bon sens ».
« Les femmes travailleuses en première ligne dans la lutte contre le coronavirus »
Comme partout ailleurs dans le monde, les femmes sont majoritaires dans le secteur hospitalier chinois Ce sont elles qui ont tenu les services à bout de bras.
« A Shanghai, plus de 90% des infirmières et 50% des médecins qui luttent contre l’épidémie sont des femmes, selon un rapport, du 2 mars 2020, de la Fédération des femmes de Shanghai. Et dans le Hubei, la province au centre de l’épidémie, on estime à 100 000 le nombre de femmes qui travaillent en première ligne du personnel de santé. »
Ce sont elles qui ont mené la lutte au virus, qui par milliers ont été infectées parce que non protégées.
Le sort des infirmières auxiliaires a aussi été assez éprouvant. L’article en témoigne et mentionne aussi le travail fait par le personnel dans les communautés et par les agents sanitaires. Et même le travail des femmes dans la construction des hôpitaux d’urgence.
Tout ce remarquable travail est peu reconnu par le gouvernement chinois « Malgré leur rôle essentiel dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19, les travailleuses ont souvent été négligées par les autorités chinoises et les médias officiels. La Fédération des syndicats de Wuhan, par exemple, a publié une liste de 13 « travailleurs modèles nationaux » dans la lutte contre le Covid-19 : seuls quatre d’entre eux étaient des femmes. »
Et que souhaiter de mieux que « que la contribution des travailleuses soit reconnue par le gouvernement et leurs employeurs et que les syndicats commencent à prendre leur responsabilité de protéger les travailleuses beaucoup plus sérieusement en cette période critique. »
Bonne lecture
Un message, un commentaire ?