Le 25 avril dernier, un article de Radio-Canada1 mettait au jour une situation pour le moins préoccupante. Il y a un mois, suivant les recommandations de la santé publique, l’Université Laval avait enjoint ceux∙celles qui en avaient la possibilité à quitter les résidences. Or, près du tiers d’entre eux∙elles, des étudiant∙e∙s étranger∙ère∙s pour la plupart, occupent toujours les lieux, la précarité de leur situation ne leur permettant pas de se loger ailleurs. Aujourd’hui, ils∙elles sont troublé∙e∙s par l’attitude du Service de sécurité et de prévention de l’université, chargé de faire respecter les règles de distanciation physique sur le campus. Les occupant∙e∙s interrogé∙e∙s déplorent le zèle dont semble faire preuve ce service et son corollaire : la menace insidieuse, mais constante, d’expulsion.
Bien qu’il soit primordial que les règles de distanciation physique soient suivies par les étudiant∙e∙s, le CLAQ et le BAIL exhortent l’Université Laval à davantage de flexibilité. « L’université devrait être consciente que certaines de ses consignes sont plus difficiles à respecter pour les étudiants et les étudiantes, compte tenu de la configuration spatiale des résidences, laquelle favorise la promiscuité. Il est impératif qu’elle considère ce genre de réalité avant de poser un geste aussi lourd de conséquences que celui d’expulser une personne sans ressources », souligne François Dignard, organisateur communautaire au CLAQ. Par ailleurs, en dépit du fait que l’université semble offrir aux étudiant∙e∙s expulsé∙e∙s un service d’accompagnement afin de les aider à se relocaliser, il y a fort à parier qu’ils∙elles auront bien du mal à se trouver un nouveau logement sous peu. Comme l’explique Jonathan Carmichael, organisateur communautaire, lui, au BAIL : « Nous vivons présentement une crise sans précédent : non seulement le taux d’inoccupation des logements locatifs de l’agglomération de Québec frôle les 2 %, mais la recherche de logement est également devenue pratiquement impossible en raison de la pandémie de COVID-19. »
En outre, il semblerait, selon le même article de Radio-Canada, qu’au-delà du 31 mai prochain, aucun∙e des occupant∙e∙s actuel∙le∙s des résidences de l’Université Laval n’ait la garantie d’avoir un toit au-dessus de sa tête. Le CLAQ et le BAIL estiment qu’il sera fort difficile pour l’ensemble d’entre eux∙elles de se relocaliser, le cas échéant, compte tenu des raisons évoquées ci-dessus. Par conséquent, ils demandent à l’université de faire preuve de souplesse et de prendre des mesures afin de permettre aux résident∙e∙s de demeurer sur le campus pour la période estivale.
1- RÉMILLARD, David. (2020, 25 avril). « Fin de session “anxiogèneˮ dans les résidences de l’Université Laval ».
Radio-Canada. Récupéré de https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1696451/universite-laval-toi-residents-etecovid19 ?
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