Pénurie de main-d’œuvre et réorganisation du réseau
Le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) est mis à mal par une importante pénurie de main-d’œuvre, qui s’aggrave d’année en année. Selon l’APTS, des mesures d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre seront essentielles pour revaloriser les emplois dans les services publics. Il s’agit notamment d’un passage obligé pour remplir deux engagements chers au ministre Dubé, à savoir s’affranchir des agences de placement et mettre fin au temps supplémentaire obligatoire (TSO).
D’ailleurs, l’organisation syndicale souhaite attirer l’attention du ministre Dubé sur les risques qui pèsent sur les plateaux techniques, regroupant les laboratoires d’analyses biomédicales ainsi que l’imagerie médicale, la médecine nucléaire, l’électrophysiologie médicale et la radio-oncologie, trop souvent laissés-pour-compte par les décideurs.
« La pénurie de main-d’œuvre est sévère dans l’ensemble du RSSS mais elle atteint un point critique dans les plateaux techniques, où l’on risque des bris de service de façon régulière. Ces secteurs sont névralgiques pour le fonctionnement du réseau. Nos hôpitaux vont frapper un mur si des solutions ne sont pas mises en place rapidement », met en garde Robert Comeau, président de l’APTS.
Une réorganisation du réseau est aussi à l’agenda gouvernemental avec le Plan Santé et la création de l’Agence Santé Québec. Si l’APTS prend le parti d’un réseau décentralisé, rapprochant les travailleur·euse·s des paliers décisionnels, l’organisation demeure méfiante devant l’ajout d’une nouvelle institution ayant le mandat de chapeauter les opérations des centres intégrés (CISSS et CIUSSS).
Des défis importants pour les services jeunesse
Un an et demi après le dépôt du rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, beaucoup de travail reste à accomplir pour offrir des services pourtant essentiels aux enfants et aux familles du Québec. Pour l’APTS, il est urgent d’établir des standards de pratique allégeant la surcharge de travail, limitant le nombre de cas pris en charge par intervenant·e, s’adaptant en fonction des besoins des enfants ou adolescent·e·s suivi·e·s et garantissant l’application des meilleures pratiques d’intervention possibles.
« S’il faut fixer une priorité pour la directrice nationale de la protection de la jeunesse en ce début d’année, c’est de mener à terme la révision des standards de pratique. L’APTS est prête à contribuer à cet exercice de révision et espère que le ministère de la Santé et des Services sociaux saisira cette main tendue afin que les choses changent positivement pour le personnel de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) », soutient Robert Comeau.
Continuum de soins pour les personnes aînées
Les soins et services offerts aux personnes aînées, que ce soit en centres d’hébergement ou à domicile, devraient attirer l’attention au cours des prochains mois. Avec le vieillissement de la population, il s’avérera crucial de repenser l’organisation des services et d’investir en soutien à domicile (SAD). Selon l’APTS, l’une des clés pour offrir des milieux de vie mieux adaptés aux personnes aînées repose sur l’interdisciplinarité et sur l’expertise du personnel professionnel et technique qui y offrent des services.
« Nous avons présenté ces priorités aux ministres Dubé, Carmant et Bélanger plus tôt cet automne. Nous voulons collaborer pour améliorer l’accès et la qualité des soins et des services sociaux au Québec. Nous veillons au grain, l’APTS est déterminée à se mobiliser et à barrer la route au recours à la privatisation et à la dévalorisation des professions de ses 65 000 membres », prévient le président de l’APTS.
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