La veille, la FSE-CSQ et l’APEQ-QPAT, de concert avec leurs collègues du réseau scolaire de la CSQ, ont formé une chaîne humaine devant le bureau du premier ministre François Legault. Lampe de poche en main, ils lui ont envoyé le message que le personnel de l’éducation a besoin d’une lueur d’espoir.
Composition de la classe
Le ministre de l’Éducation a reconnu, au cours des dernières semaines, que les enseignants qu’il a rencontrés dans le cadre de sa tournée des écoles lui ont à peu près tous signalé que la composition de la classe était devenue extrêmement exigeante. Pourtant, les offres patronales s’avèrent décevantes à cet égard.
« Espérons qu’il n’y a pas là de la mauvaise foi et que c’est plutôt signe que le gouvernement, l’équipe de négociation et son ministre n’ont pas encore trouvé le temps de s’assoir ensemble et de prendre la réelle mesure des besoins que lui ont livré les enseignantes et enseignants dans sa tournée. C’est une lubie de penser que l’inclusion des élèves à besoins particuliers dans les classes dites régulières peut se réaliser sans prendre en compte la composition de la classe, dans la poursuite de l’approche du non catégoriel souhaité par la partie patronale, et du manque criant de services. En 2022, qui accepterait une chirurgie sans avoir reçu au préalable le bon diagnostic médical ? On doit améliorer le quotidien des profs et ainsi offrir des conditions d’exercice qui favoriseront la réussite de leurs élèves. Avec le contexte de rareté de main-d’œuvre, on aurait pu s’attendre à des mesures intéressantes pour attirer et retenir le personnel, mais rien dans ce qui est proposé n’atteint cet objectif. C’est maintenant qu’il faut envoyer un signal fort aux enseignants en poste et à ceux qui voudraient se joindre à eux ! », a déclaré Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
« Où est passée la volonté de faire de l’éducation LA priorité ? Non seulement les problèmes sont connus, mais les profs ne manquent pas d’idées pour y remédier ! Le ministre les a entendus, mais n’a rien de mieux à leur proposer qu’un recul de leurs conditions de travail. Je ne peux pas croire que le gouvernement a manqué une pareille occasion de donner le ton à la négociation en offrant la lueur d’espoir tant espérée. Ce n’est pas en s’attaquant à l’autonomie des enseignants qu’on les valorisera », a poursuivi Heidi Yetman, présidente de l’APEQ-QPAT.
Des demandes qui sèment l’inquiétude
Malgré les avancées réalisées sur le plan législatif quant au respect de la reconnaissance de l’expertise pédagogique, il est désolant de retrouver dans les offres patronales une atteinte à l’autonomie professionnelle en voulant imposer certaines approches pédagogiques numériques. De plus, l’appétit démesuré d’avoir une mainmise sur plusieurs facettes du travail des enseignants démontre un mépris face à leur expertise professionnelle.
Alors que la partie patronale souhaite étendre l’enseignement à distance dans tous les azimuts, elle demeure pourtant rigide sur l’opportunité de permettre aux enseignants de réaliser à la maison leurs tâches ne nécessitant pas une présence auprès des élèves. Pourquoi creuser un tel fossé entre les enseignants et les autres professionnels dans un contexte fort compétitif sur le plan de l’attractivité ?
Un autre aspect particulièrement inquiétant de ce qui nous a été présenté aujourd’hui, c’est la volonté de créer davantage d’instabilité, d’anxiété et d’insécurité tant chez les élèves, leurs parents et les enseignants en modifiant la tâche de ces derniers en cours d’année.
Pour les secteurs de la formation professionnelle (FP) et de l’éducation des adultes (EDA), on ne peut que déplorer la volonté du gouvernement de diminuer les conditions de travail du personnel enseignant en abolissant l’amplitude à la FP et en élargissant la semaine régulière de travail à l’EDA et à la FP.
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