Concrètement, ces organismes aident les gens à se mettre ensemble pour faire respecter leurs droits dans plusieurs domaines : consommation, logement, égalité pour les femmes, environnement, aide sociale, chômage, travail non syndiqué, lutte contre l’homophobie, protection des droits des personnes handicapées, des aîné-es, des personnes immigrantes, et autres.
« Nous souhaitons sensibiliser la population et lancer un message aux autorités gouvernementales sur l’importance de notre travail », déclare Caroline Toupin, co-coordonnatrice du Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec, le MÉPACQ. « Si le Québec est aujourd’hui reconnu comme une société soucieuse du bien-être de ses citoyennes et ses citoyens, c’est en raison des actions comme celles entreprises par les groupes de défense collective des droits qui ont su défendre la justice, la solidarité et l’égalité pour toutes et tous depuis plus de 40 ans ! À travers notre travail d’analyse des enjeux politiques, de représentations auprès des instances décisionnelles, d’éducation populaire et de mobilisation sociale, nous avons contribué à la mise en place de plusieurs programmes sociaux ainsi qu’à des améliorations législatives importantes pour la protection des droits des citoyennes et des citoyens du Québec », poursuit-elle.
À titre d’exemple, en Mauricie, le Carrefour d’aide aux non-syndiqué-es (CANOS) répond annuellement aux demandes de plusieurs centaines de travailleuses et travailleurs non syndiqué-es et doit même en refuser en raison du sous-financement qui l’empêche d’embaucher une deuxième personne. La directrice générale de l’organisme, Marie-Josée Magny, affirme « que les demandes d’information sont de plus en plus complexes et que la Commission des normes du travail réfère de plus en plus les cas problématiques vers son organisme alors que c’est la responsabilité de l’État d’informer les salarié-e-s et les employeurs sur leurs droits.
Pendant que l’État veut qu’on le remplace pour offrir des services à la population à moindre coût, c’est notre travail de défense collective des droits qui écope, celui d’aider les gens à se mettre ensemble pour revendiquer de meilleures conditions de vie. La situation des personnes non syndiquées, des locataires, des assistés sociaux, et autres personnes représentées par les organismes de défense collective des droits est de plus en plus précaire. Le manque de financement empêche les organismes de faire les représentations nécessaires pour que les décideurs tiennent compte des besoins et des droits de ces personnes dans les décisions gouvernementales et législatives ».
Pour la coordonnatrice du Regroupement des organismes en défense collective des droits, Marie-Hélène Arruda, « les organismes de défense collective des droits font partis des enfants pauvres du milieu communautaire. Avec un financement moyen de 56 000$ par année, nos organismes sont parmi les groupes communautaires les moins bien financés. Ce sous-financement nuit à nos actions à un moment où les écarts se creusent entre les riches et les pauvres et où les gouvernements coupent dans les programmes qui visent justement à redistribuer la richesse et à protéger les droits de la population québécoise. Ce que nous demandons au gouvernement est un rehaussement significatif de notre financement de 3,5M$ de plus par année pendant 5 ans.