La présidente de la CSQ, Louise Chabot, n’en revient pas que ce gouvernement continue de faire payer aux enfants du Québec et à leurs parents le prix de son austérité, alors qu’il dispose largement de la marge de manœuvre financière pour agir autrement. « Ce gouvernement annonce des surplus budgétaires de 3,3 milliards de dollars et fait le choix politique de continuer à désinvestir dans notre réseau public de la petite enfance, c’est aberrant, incompréhensible et surtout injustifié », blâme la leader syndicale.
Un gouvernement sans argument
Louise Chabot ajoute que cet important surplus, dont dispose le gouvernement, lui retire le principal argument qu’il invoque pour imposer ses compressions catastrophiques aux CPE. « Ce gouvernement vient de perdre son prétexte de la crise des finances publiques pour justifier ses choix irresponsables. Pourtant, il persiste et signe. Un tel entêtement démontre à quel point il est déconnecté de la réalité vécue par les parents et leurs enfants », clame la présidente de la CSQ.
Les compressions imposées par ces nouvelles règles auront assurément des impacts négatifs sur les services aux enfants. Elles laissent également entrevoir des années difficiles pour les CPE, qui devront composer avec ces coupes pendant les prochains exercices financiers.
Un gouvernement biaisé en faveur du privé
Pour sa part, la vice-présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon, soutient que ce refus du gouvernement de questionner ses propres choix budgétaires vient confirmer son préjugé favorable au secteur privé au détriment du secteur public. « Ça ne peut pas être plus clair : le gouvernement Couillard n’a aucune obligation financière qui justifie une réduction du financement de notre réseau public de la petite enfance. S’il poursuit dans cette voie, c’est strictement pour des raisons idéologiques afin d’affaiblir le réseau public au profit du secteur privé. On prend le modèle du privé et on l’utilise pour justifier des coupes aux CPE. Pourtant, toutes les études démontrent que ces derniers offrent des services éducatifs de bien meilleure qualité. Les grands perdants, dans tout ça, ce sont les enfants du Québec », affirme la vice-présidente de la FIPEQ-CSQ.
Un gouvernement en contradiction avec lui-même
La CSQ et la FIPEQ-CSQ entendent multiplier leurs actions au cours des prochains mois pour dénoncer ces choix néfastes pour l’avenir de la société québécoise.
« Pour un gouvernement qui prétend vouloir maintenant faire de l’éducation sa priorité, c’est bien mal parti. En effet, à la première occasion qui se présente, il affaiblit durement le premier maillon de l’éducation que constitue le réseau public de la petite enfance. C’est très révélateur de la vision et de la sincérité de ce gouvernement et de son premier ministre », concluent d’une même voix Louise Chabot et Valérie Grenon.