Le président du SPGQ, M. Richard Perron, se réjouit de la volonté de M. Coiteux de mettre fin au piquenique de la sous-traitance qui, longtemps, a favorisé les grandes entreprises informatiques privées, et ce, au détriment de la transparence et d’une saine concurrence pourtant nécessaires à l’obtention de tarifs reflétant le marché.
« S’affranchir des ressources externes et de la sous-traitance abusive en informatique passe obligatoirement par la réinternalisation, c’est-à-dire la conversion d’emploi de consultants externes en emploi au sein de la fonction publique. Toutefois, les consultants externes ne se bousculeront pas aux portes de l’appareil d’État si le gouvernement leur offre un traitement moindre », explique M. Perron.
Pour illustrer la réinternalisation, Richard Perron cite l’exemple du gouvernement américain, sous l’administration Obama, qui a embauché des dizaines de milliers de fonctionnaires dans différents domaines pour remplacer des sous-traitants dans des ministères comme la défense, la sécurité intérieure et le revenu. L’objectif était de diminuer les coûts, principalement en informatique.
« En une seule année, la division des technologies de l’information des douanes et de la protection des frontières au ministère américain de la Sécurité intérieure a économisé 27 millions $ sur un budget de 400 millions $. Pour ce faire, elle a converti 200 consultants externes en employés de la fonction publique », note le président du SPGQ.
Les économies générées par la division des technologies de l’information de ce ministère américain ne proviennent pas du fait que ces nouveaux employés de la fonction publique sont moins bien payés que lorsqu’ils étaient consultants ; ils ont conservé le même salaire. Les économies résultent de l’élimination des profits réalisés par les entreprises des consultants qui offraient leurs services à cette division.
Le gouvernement fédéral américain a remporté son pari, car en moyenne, il payait 1,83 fois plus cher pour des services fournis en sous-traitance que si ces derniers avaient été rendus par des employés du gouvernement fédéral, et ce, en y incluant les avantages sociaux attribués à ces derniers.
En outre, M. Perron rappelle les efforts de la fonction publique ontarienne qui, depuis 2003, a converti 1 519 emplois de consultants externes (incluant 1 335 consultants en informatique), travaillant pour le gouvernement de l’Ontario, en emplois dans la fonction publique ontarienne. « Le résultat est concret, car le geste a généré des économies permanentes d’environ 60 millions $ par année », souligne Richard Perron.
« Depuis plusieurs années, le SPGQ martèle inlassablement le même message : la sous-traitance coûte cher aux contribuables et ne permet pas de conserver l’expertise au sein de l’appareil d’État. Ses efforts semblent toutefois porter ses fruits, car M. Coiteux a pris en considération diverses pistes de solutions proposées par le SPGQ. Cependant, le SPGQ entend suivre avec beaucoup d’attention les suites qui seront données au plan de M. Coiteux, notamment quant à l’ampleur de l’embauche d’effectifs et aux conditions de rémunérations qui seront consenties », conclut M. Perron.