Les différents axes présentés aujourd’hui par le ministre de l’Éducation témoignent d’une volonté d’action, mais la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) insiste sur l’importance de s’assurer que le personnel du réseau scolaire reçoive l’appui, le soutien et les ressources nécessaires dans leurs différentes interventions. Elle rappelle aussi que la mise en place de mesures est une chose, mais encore faut-il qu’elles soient mises en application correctement dans les milieux.
« Depuis de nombreux mois déjà, nous insistons, sur toutes les tribunes, sur l’urgence d’agir. Différents outils sont déjà en place, comme les plans de lutte et les codes de vie notamment, mais malheureusement leur application sur le terrain fait trop souvent défaut. Et ça, c’est un réel problème ! Parce que si, chaque fois qu’une mesure ou une intervention s’impose, on continue de banaliser la situation pour ne pas avoir à gérer la situation, rien ne changera », de réagir le président de la CSQ, Éric Gingras.
« J’ajoute aussi que, pour nous, il est clair qu’il s’agit d’un enjeu de société plus large que les murs de nos écoles. OK, donc, pour répertorier et avoir un portrait clair, une campagne publicitaire, une semaine de sensibilisation et une journée d’échanges, c’est bien, mais ça prend plus que de la sensibilisation. La question du rôle des parents doit aussi être soulevée, et c’est évident que ça prend du soutien concret pour les jeunes et les familles. On fait face à un problème social important. Il faut agir sur plusieurs fronts. La violence implique et a des conséquences sur tout le monde, et c’est en ce sens aussi qu’on doit l’aborder. »
La CSQ aurait souhaité qu’un dossier de cette importance soit travaillé avec les gens du milieu et que le ministère s’assure d’attacher tous les fils avant d’en faire l’annonce.
Citations des fédérations du réseau scolaire de la CSQ
« Si la volonté du ministère est louable, celui-ci a encore manqué une autre occasion de travailler avec les gens du terrain sur une question qui les concerne pourtant au premier chef. Nous constatons une fois de plus que les problèmes de toute la société sont pelletés dans la cour de l’école. Encore une fois, malgré les ressources promises, on en rajoute sur les épaules des enseignants, qui devront se former et dispenser du contenu dans le temps d’enseignement qui leur est alloué pour l’ensemble des matières. De plus, si le ministère veut réellement documenter les gestes de violence, il ne doit pas se limiter à leur caractère intentionnel, ce qui est souvent le cas dans les milieux. Malheureusement, cela contribue à énormément de banalisation dans les milieux, surtout auprès des élèves les plus jeunes et ceux en difficulté. » - Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ)
« Nous saluons l’initiative, mais il n’est plus le temps de documenter, le constat a été fait depuis plusieurs années. Il y a déjà des plans de lutte contre la violence et l’intimidation dans les écoles, mais ils deviennent souvent des outils administratifs. Il faut mettre en place des comités de vigie permanents avec tous les intervenants scolaires. » - Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ)
« Les professionnelles et professionnels de l’éducation détiennent une expertise de pointe dans la prévention et la régulation de la violence en milieu scolaire. Il faut davantage mettre cette expertise à profit à toutes les étapes de la mise en place des mesures annoncées, que ce soit leur planification, leur implantation ou leur mise en application. Il faut attirer et retenir davantage de personnel professionnel auprès des élèves si on veut vraiment que les mesures annoncées aient un impact visible et concret dans les écoles. » - Jacques Landry, président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ)
« La violence psychologique et la violence verbale sont les deux types de violence les plus subies par le personnel d’établissements de l’enseignement privé. Selon un récent sondage FPEP-CSQ auprès de nos membres, 18 % d’entre eux ont subi ces violences et 55 % ont été témoins de violence entre les élèves. Des politiques, des codes de vie et des règlements sont présents en grand nombre, maintenant, il faut les faire appliquer à la lettre. La violence est inacceptable. Collaborons tous ensemble pour la faire cesser. » - Stéphane Lapointe, président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ)
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