« Jean Charest ne peut plus se défiler en affirmant qu’il ne s’agit que d’allégations soulevées par les partis d’opposition, affirme Amir Khadir, député de Mercier. Tout ce que nous martelons depuis des mois se trouve confirmé par le rapport produit par l’unité mise en place par le gouvernement lui-même. »
« Nous sommes devant un véritable détournement de la démocratie par des entreprises liées au secteur de la construction, milieu lui-même infiltré par le crime organisé, analyse Françoise David, présidente de Québec solidaire. Face à ce constat accablant, M. Charest doit lancer une commission d’enquête ou, à défaut de la faire, démissionner ou déclencher des élections. De plus, chacun des partis politiques doit s’engager formellement à transformer radicalement les règles étatiques d’attribution de contrats et les rapports existants entre les entrepreneurs et la classe politique. »
Le rapport de l’unité anticollusion affirme en effet que le Québec risque carrément une « prise de contrôle de certaines fonctions de l’État » par des acteurs mal intentionnés et confirme les méthodes de financement occulte des partis politiques. Le rapport dresse également le portrait d’un système d’une « ampleur insoupçonnée », sous l’influence du crime organisé, pour gonfler le coût de travaux financés par les deniers publics.
Rappelons que l’année dernière Québec solidaire avait identifié près de 400 000 dollars de dons faits au Parti libéral du Québec pour la seule année 2008 en provenance des personnes liées à quatre firmes de génie-conseil : Cima+, Axor, BPR et SNC-Lavalin. À la suite de ces dénonciations par Québec solidaire, la firme Axor avait admis avoir utilisé un système illégal de prête-noms pour financer principalement le Parti libéral, mais aussi le Parti Québécois et l’Action démocratique du Québec.
Québec solidaire souhaite également que le Directeur général des élections de même que les autorités policières soient immédiatement saisies du rapport et lancent rapidement des enquêtes.