La motion demande « une enquête publique indépendante de tout lien avec les corps policiers afin de faire la lumière sur les causes des blessures graves subies par des citoyen-ne-s lors de la manifestation ». Au moins trois personnes ont été vraisemblablement atteintes à la tête ou au visage par des balles de plastique dur. Ce type de munition est responsable de plusieurs morts à travers le monde.
« La Sûreté du Québec était plongée dans une situation difficile à Victoriaville, c’est indéniable. Mais le rôle des forces de l’ordre est d’assurer la protection du public. Comment se fait-il que leur intervention a résulté en des blessures aussi graves sur de jeunes citoyens ? » demande Amir Khadir.
« Une personne atteinte par balle de plastique dur à la tête : on peut présumer d’un accident. Deux personnes, c’est une troublante coïncidence. Mais lorsque plus de trois personnes sont atteintes à la tête ou au visage par une telle munition, il y a clairement un problème. Une enquête indépendante doit faire la lumière sur l’ensemble des évènements. Il faut identifier la part des responsabilités des personnes en cause : manifestants, policiers sur le terrain et ceux qui ont donné les ordres » réclame le député de Québec solidaire.
Seule une enquête civile indépendante sur l’intervention de la SQ à Victoriaville peut établir de manière crédible aux yeux du public les circonstances qui ont mené au recours à des munitions qui représentent des dangers de blessures très graves pouvant entraîner la mort. L’enquête demandée pourrait revoir les protocoles d’intervention des policiers, et l’usage des différentes munitions, pour empêcher qu’elle n’aggrave des situations que les forces de l’ordre doivent contrôler et apaiser.
Le député de Mercier rappelle que la Protectrice du citoyen considère que la méthode actuelle qui consiste à confier ce type d’enquête à d’autres policiers n’assure pas leur indépendance, leur impartialité ni leur crédibilité.
« Depuis le début du conflit étudiant, le gouvernement a voulu faire porter aux associations étudiantes l’odieux des actes commis par une poignée de perturbateurs, mais a toujours minimisé les violences multiples subies par les manifestants. J’ose espérer que, devant la gravité des récents événements, il prendra ses responsabilités et appuiera notre motion », ajoute-t-il.
Pour Québec solidaire, le recours à la violence contre les personnes est inacceptable dans une société démocratique. Le parti dénonce tous les gestes qui ont pu mettre la sécurité des policiers, des manifestants ou du public en danger vendredi dernier à Victoriaville. Les Solidaires estiment cependant que les actes d’une minorité n’autorisent pas pour autant les forces policières à attaquer de manière indiscriminée des manifestants et manifestantes pacifiques qui ont des droits dans toute société démocratique.