MONTRÉAL, le 26 janvier 2011. Québec solidaire dénonce un système de bonis au sein des organismes publics et gouvernementaux québécois qui traite avec complaisance les hauts-es dirigeants-es et les soustrait de leur imputabilité.
« L’octroi de prime à des dirigeants des organismes publics qui obtiennent de piètres résultats est directement calqué sur la culture d’impunité et de médiocrité qui règne au sommet des secteurs économiques et financiers privés, juge Amir Khadir, député de Québec solidaire. Ces primes font partie du dispositif d’impunité que certains administrateurs publics mettent en place pour échapper à leur responsabilité dans la gestion des fonds publics comme le font les grands barons de l’industrie et de la finance. »
M. Khadir signale de nombreux exemples, « comme la direction de Nortel, les Madoff et autres Conrad Black de ce monde. » Henry Mintzberg, de la Chaire d’études en management à la Faculté de gestion de l’Université McGill dénonçait l’attribution de bonis aux dirigeants d’entreprise dans le Devoir du 4 décembre dernier en ces termes : « Il n’existe pas de façon fiable d’évaluer leur contribution réelle aux performances de leur entreprise. Si les chefs ont tellement confiance en leur gestion et qu’ils veulent des actions de leur compagnie, qu’ils s’en achètent. »
À l’échelle de l’administration publique au Québec, l’étude de l’Iris relève notamment le cas du directeur exécutif du bureau de modernisation des CHU de Montréal, qui reçoit ses bonis même si sous sa gouverne le projet vogue de dépassement de coûts en dépassements de coûts, avant même la première pelletée de terre. Pour M. Khadir, ce genre de situation n’est pas sans rappeler les avantages extravagants octroyés à Henri-Paul Rousseau de la Caisse de dépôt et de placements, malgré les décisions catastrophiques prises sous sa gouverne. « Le mauvais exemple vient de très haut, avec la complaisance du ministre des Finances du Québec ! »
L’étude de l’Iris conclut également que les bonis creusent le fossé salarial entre haut-es dirigeant-e-s et employés-es. « Alors que dans tous les secteurs de la société la majorité des salariés-es voient leurs salaires prendre du retard sur l’augmentation du coût de la vie, les cadres des organismes étudiés par l’Iris s’enrichissent, sans avoir apparemment de comptes à rendre. On ne peut tolérer une telle injustice », dénonce Françoise David, présidente de Québec solidaire.
En conséquence, Québec solidaire enjoint le gouvernement du Québec à procéder à une réévaluation complète des politiques de bonis en place en favorisant plutôt de meilleurs salaires de base et en respectant une meilleure équité entre les salariés-es et les cadres.