La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) dénonce donc l’inclusion de l’Université du Québec dans le Projet de loi 15. « Le projet de loi se contredit lui-même puisque, d’un côté, on soutient que les coupures ne doivent pas avoir d’impact sur les services à la population et, de l’autre, on sabre là où ça affecte le plus les étudiants ! », souligne Max Roy, président de la Fédération.
« Comment le gouvernement peut-il croire qu’en gelant l’embauche de personnels, il maintiendra la qualité de l’enseignement ? Chercherait-il à restreindre la fréquentation étudiante et à réduire les services ? Cela serait aussi absurde que de cesser d’admettre des malades à l’hôpital pour régler les problèmes dans le réseau de la santé », affirme Max Roy.
Puisque les fonds destinés à la mission académique universitaire sont déjà insuffisants, est-il pensable de faire des économies dans le financement des universités ? La FQPPU soutient, depuis plusieurs années, que des économies sont possibles sans réduire davantage les services aux étudiants et elle souligne trois sources de dépenses importantes et discutables, soit la bureaucratie, les immobilisations et la gestion.
Comme la FQPPU et tous les acteurs du milieu universitaire, le Rapport Bissonnette-Porter, commandé par le gouvernement du Québec, a constaté que des processus excessifs de reddition de comptes et une bureaucratie démesurée coûtent très cher aux universités, en termes de temps, de documentation et de salaires. Les dérives immobilières (ayant mené au scandale de l’Îlot Voyageur) et les coûts de gestion (explosion de la masse salariale des cadres) dans l’ensemble du réseau universitaire ont également été bien documentés. Tout en détournant des ressources de l’enseignement, cela n’améliore en rien les services à la population.
Depuis 1991, la FQPPU représente les professeures et professeurs des universités québécoises sur la scène nationale et internationale.