À quelques semaines du dépôt à l’ONÉ des modifications au projet Énergie Est, cette opération de relations publiques de l’entreprise albertaine se veut sans aucun doute une réponse aux oppositions de municipalités de plus en plus nombreuses — particulièrement dans la couronne nord de Montréal —, lesquelles se disent inquiètes face aux impacts potentiels sur leur approvisionnement en eau potable et sur la santé de leur population.
Des comités citoyens membres du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ), appuyés par la Fondation Coule pas chez nous, ont créé avec empressement un événement parallèle pour rappeler leur opposition au projet d’oléoduc et incarner le « mur social » contre Énergie Est prédit par le premier ministre Justin Trudeau. Ils ont tenu des vigiles devant chaque porte ouverte, le 2 novembre à Saint-Honoré-de-Témiscouata, le 9 à Saint-Augustin-de-Desmaures, le lendemain à Trois-Rivières, le 12 à Lévis et le 16 à Saint-Onésime-d’Ixworth. Trois autres vigiles auront lieu en décembre à Mirabel, Terrebonne et Rigaud.
Le message des citoyens est simple : la voie la plus « sécuritaire » concernant le pétrole n’est ni un oléoduc, ni un chemin de fer, ni un fleuve. Elle est de sortir le Québec et le Canada de notre dépendance aux combustibles fossiles le plus rapidement possible.
COUVERTURE MÉDIATIQUE (en date du 25 novembre)
Saint-Honoré-de-Témiscouata (2 novembre)
STOP oléoduc Témiscouata — Pétroliques anonymes — Non à une marée noire dans le St-Laurent — Prospérité sans pétrole
« TransCanada veut discuter de sécurité »
Une trentaine de manifestants du mouvement Stop oléoduc Témiscouata étaient également présents. Ils ont brandi des pancartes et remis des dépliants d’information.
Ils croient que les rencontres ne sont qu’une action de relations publiques, et que l’intention cachée est plutôt de regagner les élus québécois après la sortie du maire de Laval, Marc Demers. En septembre, il disait vouloir bloquer le projet et a appelé à une mobilisation du monde municipal.
Louis Fréchette, du mouvement Stop oléoduc et résident de Lejeune, croit que la population continue d’être sceptique quant au projet, même après que le terminal maritime à Cacouna a été retiré des plans en avril.
« C’est pour ça qu’on est ici comme citoyens. C’est qu’on sait qu’on va payer une fortune à s’adapter aux changements climatiques, ça va nous coûter une fortune. On est peut-être la dernière génération qui peut effectuer un changement. Je pense que c’est un devoir de tout citoyen informé de refuser ce développement-là », a dit Louis Fréchette.
« Stop Oléoduc Témiscouata aussi présent »
« Nous pensons que les citoyens ont le droit d’orienter l’utilisation des sources d’énergie. Pour nous, les sables bitumineux de l’Alberta doivent rester dans leur état actuel, afin de protéger cet environnement », a ajouté Louis Fréchette. Selon le mouvement, il n’y a pas de compromis possible, on ne doit pas autoriser la construction de l’oléoduc.
Les manifestants ont aussi souligné le grand nombre de personnes payées par TransCanada pour donner des informations aux gens, ce qui pour eux n’est pas un gage de transparence. « C’est une entreprise avec beaucoup d’argent et de moyens, face à nous qui sommes des bénévoles », a conclu le porte-parole de Stop Oléoduc Témiscouata.
Saint-Augustin-de-Desmaures (9 novembre)
STOP oléoduc Portneuf–Saint-Augustin — STOP oléoduc Capitale-Nationale
Album photos : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.926000797493301.1073741834.518824921544226&type=3
« TransCanada courtise Saint-Augustin-de-Desmaures »
La séance d’information tenue lundi soir par TransCanada sur la sécurité et les interventions d’urgence n’a pas permis de rassurer beaucoup des citoyens à Saint-Augustin-de-Desmaures.
« Il y a beaucoup de dépliants, mais on s’interroge beaucoup sur l’objectivité de cette information-là », a commenté à la sortie Suzanne Thériault, une résidente de Cap-Rouge. Le Devoir a tenté sans succès de trouver un citoyen satisfait de la rencontre. Tous ceux qui ont accepté de parler à la sortie étaient mécontents.
« La séance d’information de TransCanada sur le pipeline Énergie Est a été accueillie avec scepticisme et opposition, lundi, à Saint-Augustin »
Quelques dizaines de manifestants s’étaient réunis devant l’hôtel de ville de Saint-Augustin, lundi soir, pour témoigner de leur mécontentement par rapport au pipeline Énergie Est, qui passera sous le fleuve à la hauteur de la ville. « TransCanada est venu nous dire qu’il n’y avait aucun souci à se faire et on est là pour montrer l’autre côté de la médaille », a expliqué Anne-Céline Guyon, porte-parole de Stop oléoduc Portneuf-Saint-Augustin.
« Ils viennent parler de sécurité, mais le vrai problème, c’est que dire oui à Énergie Est, c’est dire oui à l’expansion des sables bitumineux et à l’augmentation des gaz à effets de serre au Canada. »
« Manifestation à l’hôtel de ville de Saint-Augustin contre Énergie Est »
La majorité des quelque 70 résidents qui ont manifesté leur mécontentement s’inquiètent de la sécurité du projet Énergie Est. Plusieurs doutent de la capacité de TransCanada à fermer rapidement le flot du pétrole en cas de rupture du pipeline.
Jean Lebel a choisi d’entendre les spécialistes de la compagnie pétrolière albertaine. Il croit que le risque de faire passer un pipeline sous le fleuve, entre Saint-Augustin et Lévis, est trop grand.
« La journée qu’il y aura une fuite par exemple au niveau du fleuve, ça veut dire qu’il y a bien des municipalités qui puisent l’eau au fleuve qui n’auront plus d’eau potable », a-t-il déploré.
Une autre résidente de St-Augustin, Suzanne Thériault, ne cache pas non plus son inquiétude. Sa conversation avec un expert de TransCanada ne l’a pas convaincu du bien-fondé du projet.
« Il m’a dit que j’avais pollué plus en prenant ma voiture pour m’en venir ici. Je n’ai pas trouvé ça très sérieux. » — Suzanne Thériault, résidente de Saint-Augustin
« Opération sécurité de TransCanada à Saint-Augustin »
Pendant que TransCanada tenait sa journée d’information à l’intérieur de l’hôtel de ville de Saint-Augustin, un groupe d’opposants a organisé une journée citoyenne baptisée « Sécurité et intervention d’urgence : pour construire un mur social contre Énergie Est » à l’extérieur. L’activité de sensibilisation était parrainée par les organismes Stop oléoduc Portneuf Saint-Augustin et la Fondation Coule pas chez nous.
Le Téléjournal Québec (à partir de 6:16)
http://ici.radio-canada.ca/emissions/Telejournal_quebec/2015-2016/
Trois-Rivières (10 novembre)
Comité vigilance hydrocarbures de Trois-Rivières
Album photos : https://www.flickr.com/photos/13561264@N04/albums/72157661353529766
« Oléoduc Énergie Est : manifestation à Trois-Rivières »
Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté, mardi après-midi, à Trois-Rivières, contre le projet d’oléoduc Énergie Est, de la compagnie TransCanada. Le rassemblement se tenait à l’hôtel Delta, où la compagnie avait organisé une séance d’information sur son projet.
La manifestation avait été organisée par le Comité vigilance hydrocarbures de Trois-Rivières. Des membres du Parti vert et de Québec solidaire étaient au nombre des protestataires. Les opposants au projet estiment que l’oléoduc ne serait pas sécuritaire.
« Je crois qu’on a déjà suffisamment de pipelines à travers la planète. On peut déjà faire circuler 90 millions de barils par jour, pourquoi encore plus ? Tout le monde nous dit qu’il faut réduire nos émissions. Ce n’est pas en construisant un pipeline qui transporte du pétrole qu’on va réduire nos émissions. C’est impossible », affirme Marc Brullemans, du Comité vigilance hydrocarbures de Trois-Rivières.
http://ici.radio-canada.ca/regions/mauricie/2015/11/10/004-transcanada-oleoduc-energie-est.shtml
« TransCanada déplace une station de pompage »
TransCanada tenait à Trois-Rivières une seconde séance d’information publique sur son controversé projet. En Mauricie, cinq importants cours d’eau devront être franchis par l’oléoduc dont la rivière Saint-Maurice ou la ville de Trois-Rivières puise son eau potable. TransCanada explique que les canalisations seront glissées à 20 mètres sous le lit des rivières dans le roc. Des vannes de sectionnement de part et d’autre des rives pourront être rapidement fermées en cas de fuite afin de stopper le débit de pétrole.
Des manifestants anti-pétrole se sont fait entendre. Aux yeux du comité de vigilance hydrocarbures de Trois-Rivières d’aucune façon ce projet ne pourra jamais trouver grâce.
« Parce qu’on est trop au courant des impacts. Parce qu’on connaît trop les impacts », a affirmé le porte-parole Marc Brullemans.
Article et reportage :
http://www.tvanouvelles.ca/2015/11/10/transcanada-deplace-une-station-de-pompage
Lévis (12 novembre)
STOP oléoduc Bellechasse et Lévis — STOP oléoduc Capitale-Nationale — Saint-Antoine-de-Tilly – Milieu de vie — STOP oléoduc Île d’Orléans
« Energie Est : soirée d’information sur fond de contestations »
À l’intérieur d’une des salles du Centre de congrès et d’expositions de Lévis, TransCanada a érigé plusieurs kiosques afin d’expliquer aux visiteurs, maquettes et pièces d’équipement à l’appui, différentes informations techniques concernant le projet Energie Est. Une dizaine d’experts sont d’ailleurs sur place pour répondre aux questions des citoyens.
Cette formule privilégiée par TransCanada agace les opposants au projet d’oléoduc, qui jugent que la meilleure façon d’informer la population serait de convoquer une assemblée où les citoyens pourraient poser leurs questions en grand groupe.
« Ça leur permet vraiment de contrôler le message. Pour des gens qui ne sont pas forcément très informés et qui ne posent pas forcément les bonnes questions, on peut leur répondre ce qu’on veut. L’avantage avec une assemblée publique, c’est que des citoyens plus informés peuvent poser des questions, et là, ils sont obligés d’y répondre et toute la salle entend la réponse. C’est beaucoup plus démocratique et transparent », estime la représentante du groupe Stop Oléoduc, Anne-Céline Guyon.
« TransCanada mieux accueillie à Lévis »
Après Saint-Augustin-de-Desmaures lundi, la pétrolière TransCanada s’est arrêtée à Lévis jeudi pour convier la population à une séance d’information sur son pipeline Énergie Est. Les opposants au projet étaient encore une fois bien visibles, mais plusieurs citoyens ont semblé trouver réponse à leurs questions.
Louise Poliquin réside tout près des conduites de la raffinerie Valero sur la rue St-Laurent. Elle croit que la pétrolière a agi comme un bon citoyen corporatif en s’engageant à embellir ses installations cet été. Si elle continue de voir une ouverture au dialogue similaire chez les représentants de TransCanada, elle appuiera le projet Énergie Est.
« Je ne peux pas dire que je suis contre, en autant qu’ils respectent les citoyens », a-t-elle précisé.
UNE VIDÉO DE L’OPPOSITION CITOYENNE À TRANSCANADA, À LÉVIS
http://www.droitdeparole.org/2015/11/une-video-de-lopposition-citoyenne-a-trans-canada-a-levis/
Saint-Onésime-d’Ixworth (16 novembre)
STOP oléoduc Montmagny-L’Islet — STOP oléoduc Kamouraska
Vidéo « mur social » : https://www.facebook.com/1675073922720476/videos/1730191250542076/
Album photos : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.765007146955494.1073741838.403578623098350&type=3
« Eh, on est là. TransCanada ne passera pas ! »
« Eh, on est là. TransCanada ne passera pas ! ». Scandant ce slogan, près de 100 manifestants ont dressé un mur social, le lundi 16 novembre vers 18h, devant la salle municipale de Saint-Onésime où TransCanada avait planifié une autre opération portes ouvertes pour convaincre la population de la sécurité de son projet d’oléoduc Énergie Est.
Organisée par les comités STOP oléoduc de Montmagny-L’Islet et Kamouraska et la Fondation Coule pas chez nous, cette manifestation visait à dénoncer l’épopée bitumineuse de l’Alberta : « Il est permis de croire que les compagnies de pétrole voient venir le déclin de cette industrie, mais elles se démènent pour amasser le plus de profits possible avant le fin de leurs activités. Il est inacceptable d’investir dans une activité économique qui ressemble de plus en plus à un éléphant blanc au lieu d’investir dans les énergies renouvelables, comme de nombreux pays l’ont compris ».
Dénonçant l’allègement fiscal important consenti par l’Alberta aux promoteurs de l’industrie bitumineuse, les manifestants demandent aux gouvernements d’investir dans les énergies vertes : « Cesser de financer outrageusement des activités aussi polluantes serait le premier geste que le Canada pourrait poser pour envisager de faire sa part dans les décisions mondiales imminentes. Et nous n’entendrons plus parler d’oléoducs ! »
Journal L’Oie Blanche, 24 novembre 2015, page 20.
« Mur social à Saint-Onésime »
On attendait une quarantaine de personnes au kiosque de Stop Oléoduc érigé à côté des bannières de TransCanada. Ce sont finalement plus de 90 personnes qui ont fait défiler le « mur social » entre l’église et le centre municipal de Saint-Onésime, « sans compter les bébés ! », s’est réjoui Simon Côté. Chansons, discours et micros ouverts ont animé la soirée. »
« Nous savons tous qu’il est primordial de tourner le dos aux énergies fossiles, a affirmé Simon Côté, porte-parole de Stop Oléoduc pour le Kamouraska. Le projet Énergie Est est une relique du passé, motivé par des intérêts strictement économiques et qui ne tiennent aucun compte des développements récents en matière d’énergies alternatives. » M. Côté a souligné la rapidité des progrès réalisés, notamment dans le transport des personnes : « On voit de plus en plus de véhicules électriques sur les routes, où serons-nous dans cinq ans ? Ne risquons-nous pas d’être amèrement déçus d’avoir cautionné la pollution atmosphérique globale pour satisfaire l’intérêt de quelques personnes ? »
« Manifestation en opposition à TransCanada à Saint-Onésime »
Les gens se sont réunis au stationnement de la paroisse de Saint-Onésime aux alentours de 18 h. Dès lors, on pouvait les entendre scander « TransCanada ne passera pas ». Par la suite, sur près de 200 m, ils ont marché bruyamment, escortés par les policiers, en direction de la salle municipale. C’est à cet endroit que se tenait l’activité portes ouvertes de l’entreprise albertaine. Les manifestants ont pu faire entendre leur mécontentement, poser des questions et exprimer leur opinion devant un micro ouvert. En raison du fort nombre de participants présents, la circulation sur le chemin de l’Église a dû être bloquée durant près d’une heure par les policiers.
Pour le porte-parole de Stop Oléoduc Kamouraska, Simon Côté, le 21e siècle ne sera pas celui du pétrole, mais bien celui de la transition énergétique. « L’opposition citoyenne est de plus en plus tissée serrée depuis la première victoire entourant le port de Cacouna », a-t-il affirmé.
http://cmatv.ca/actualites/politique/manifestation-en-opposition-a-transcanada-a-saint-onesime/
« Saint-Onésime-d’Ixworth : des portes ouvertes bruyantes pour TransCanada »
« Ce projet-là n’a pas d’acceptabilité sociale dans nos régions, et on était là pour l’exprimer, pour le démontrer. » — Simon Côté, porte-parole de Stop Oléoduc Kamouraska
Pour Simon Côté, le projet d’Énergie Est que TransCanada propose va à l’encontre des planifications de développement récréotouristique de la région.
« C’est pas en mettant un des plus gros oléoducs en Amérique du Nord en plein milieu qu’on va attirer les touristes et qu’on va inviter les jeunes familles à s’établir. »
Le porte-parole fait valoir que plusieurs villes ont jusqu’ici voté des résolutions contre le projet. Il croit que la mobilisation citoyenne se fait de plus en plus sentir, y compris au Bas-Saint-Laurent.