Cependant, lorsque vient le temps d’ajouter des postes surnuméraires pour ce qui est de son équipe de gestionnaires, le service des ressources humaines (SRH) n’a aucun scrupule à utiliser ce même congé sans traitement afin de leur permettre de retirer le personnel de soutien de leur poste.
Deux poids, deux mesures
« C’est deux poids, deux mesures. Pour nous, il ne fait aucun sens que l’employeur priorise l’ajout de personnel surnuméraire dans son groupe de gestionnaires, alors qu’il refuse cette même solution pour combler le manque de personnel dans les écoles. Ont-ils oublié qu’il y a des parents et des élèves qui attendent de recevoir les services auxquels ils devraient avoir droit dans les écoles ? », s’interroge Yves Brouillette, président du SLESS-CSQ.
Depuis un an, environ quinze congés sans traitement ont été accordés par le SRH, afin que du personnel de soutien scolaire puisse accéder à une promotion-cadre. « Nous n’avons rien contre le fait que certains de nos membres puissent bénéficier d’une promotion à ce niveau, mais il y a clairement un manque d’équité de la part de l’employeur envers son personnel. Afin de poursuivre son aventure dans l’organisation avec une promotion, pourquoi faudrait-il uniquement passer par l’obtention d’un poste patronal ? Est-ce que la stabilité du personnel est moins importante lorsque c’est pour ajouter du personnel-cadre ? », se questionne Yves Brouillette.
Aider en éducation
Le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost ne comprend pas le raisonnement du CSSL, il indique que « lorsqu’il y a une solution à l’interne pour régler un problème, il faut démontrer de l’ouverture, le personnel de soutien scolaire répond constamment aux besoins des milieux, ce n’est pas en empêchant une personne de changer de titre d’emploi qu’on va faire avancer l’éducation, ces gens connaissent déjà les élèves et les intervenants, cela en fait des acteurs de premier choix pour combler ces besoins ».
Nombreuses démissions
Le SLESS-CSQ reçoit quasi quotidiennement des lettres de démission de membres qu’il représente, quittant ainsi le navire afin d’aller travailler dans un autre centre de services scolaire ou en établissement de santé et services sociaux. Une adresse courriel réservée aux démissions a même été créée par le CSSL afin de centraliser les nombreuses lettres de démission.
« Avec une majorité de postes offerts en deçà de 20 heures par semaine, nous décrions depuis longtemps le manque de mesure d’attraction et de rétention pour le personnel en milieu scolaire. Les gens ne voient nullement la plus-value de travailler dans les milieux scolaires, croyez-vous que ce soit en ajoutant des décisions inéquitables comme celles-ci que le CSSL va régler le problème du manque de personnel dans les écoles ? » déclare Yves Brouillette
Le président de la FPSS-CSQ conclut « Il faut prendre les bonnes décisions pour garder son personnel qualifié et motivé. Ce sont les élèves qui vont en bénéficier ».
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