Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ, s’avoue très fâchée : « On ne peut même pas imaginer que le gouvernement voie dans cela une quelconque solution aux problématiques vécues dans les écoles. Après avoir fait campagne en promettant du changement pour soutenir les enseignants, le gouvernement nous sert un véritable grand cru d’alourdissement de tâche et de récupérations patronales. On a déjà joué dans ce film et ça nous a collectivement amenés dans un mur. Les profs n’en peuvent plus et les élèves en paient le prix. On savait que Séraphin Poudrier était cheap, on ne savait pas qu’il était sourd en plus. Nous sommes au début du processus, mais c’est franchement raté pour valoriser les enseignants et en attirer en nos rangs. On veut voir de vraies améliorations à leurs conditions d’exercice et aux problèmes rencontrés », a-t-elle déclaré.
Malgré les nombreux enseignants et enseignantes épuisés qui portent l’école à bout de bras, sans toutes les ressources, et qui font face à une surcharge de travail et à une pénurie, le gouvernement propose 80 pistes de solution qui sont autant de demandes sur leur dos :
– Plus de temps de présence à l’école ;
– Allongement de la journée de travail ;
– Augmentation de la tâche assignée ;
– Obligation de disponibilité pour répondre aux besoins ;
– Ajout de motifs de dépassement du nombre d’élèves par groupe ;
– Abolition de la pondération à priori pour les élèves en difficulté intégrés en classe ordinaire ;
– Révision des règles de formation de groupes au premier cycle du secondaire ;
– Prévision de travail la fin de semaine pour la formation professionnelle et l’éducation des adultes.
« Nous sommes vraiment déçus et fâchés que le gouvernement n’ait pas priorisé des propositions concrètes pour améliorer le quotidien des enseignants, pour les attirer et les garder en poste. Pourtant, des solutions, nous en avons mis beaucoup en jeu. Nous avions besoin d’un véritable coup de barre après 15 ans de compressions qui ont dévalorisé les enseignants et fait mal à tout le réseau. Ça ne pouvait plus durer, mais le gouvernement n’a pas compris le message. C’est désolant de voir tout le contrôle qu’il veut avoir sur notre travail, en faisant complètement fi des véritables besoins », a ajouté Heidi Yetman, présidente de l’APEQ, qui représente les quelque 8 000 enseignantes et enseignants des commissions scolaires anglophones du Québec.
Rappelons que le gouvernement a proposé la semaine dernière des forums dont on ignore encore tout. Pour la FSE-CSQ et l’APEQ, cela représente un risque important de contrôle et de confusion des rôles. « Le gouvernement entretient la confusion quant aux rôles des forums, dont celui sur la réussite éducative. Or, malgré les engagements répétés du ministre au sujet de la composition de la classe et des services aux élèves, on ne nous présente rien de positif à cet effet. C’est désolant ! », a conclu Luc Gravel, vice-président aux relations du travail de la FSE-CSQ.
La FSE-CSQ et l’APEQ analyseront plus en détail les documents patronaux au cours des prochains jours, mais chose certaine, les enseignantes et enseignants seront appelés à se mobiliser, et ils seront au rendez-vous.
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