Montréal, 27 février 2008 – Réagissant au reportage de l’émission La facture diffusée sur les ondes de la Société Radio Canada le 26 février, le président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, Gilles Dussault, estime que la situation à l’Office de la protection du consommateur illustre l’effritement constant des services publics. Selon lui, « le cas de l’Office montre clairement comment la réduction des ressources constitue une menace pour la protection des droits des citoyens ».
Les révélations faites par La facture sont en effet troublantes. Depuis 1995, dans la foulée des mesures mises en vigueur pour l’atteinte du déficit zéro, l’Office a vu son budget coupé de moitié. Ainsi, le nombre d’employés de l’Office a fondu comme neige au soleil : réduction du nombre d’enquêteurs de 26 à 5 pour surveiller les 54 000 commerces de détail du Québec et diminution du nombre d’avocats au contentieux de 20 à 5 personnes. Ces maigres ressources ne suffisent plus à la tâche pour répondre à l’ensemble des plaintes, encore moins pour initier des enquêtes. Résultat : moins de poursuites, moins d’amendes. Comme le constatait le vérificateur général du Québec en 2005, l’Office de la protection du consommateur ne parvient pas à remplir correctement son mandat de surveillance de l’application des lois en matière de consommation. Cette situation inquiétante se produit malheureusement dans un nombre de plus en plus grand de ministères et organismes qui, faute de ressources, n’arrivent plus à faire respecter les lois votées pour garantir les droits de la population.
« Ce qui se passe présentement à l’Office de la protection du consommateur n’est que la pointe de l’iceberg » a déclaré Gilles Dussault. Le SPGQ estime que le pire est à venir, notamment depuis l’implantation de la politique du remplacement d’un seul poste pour deux départs à la retraite, politique qui engendre une grave pénurie d’effectifs, une situation qui occasionne une surcharge de travail et cause une hausse de l’absentéisme pour raison de maladie, une pénurie qui entrave les pratiques et responsabilités professionnelles et heurte de front les missions de l’État. Selon M. Dussault, « Des viaducs de la Concorde, il y en a partout dans la fonction publique ».
Pour combattre cette situation alarmante, le SPGQ a récemment adopté un plan d’action pour la défense de l’intégrité des services publics et s’est doté d’un budget extraordinaire de 100 000 $ pour financer le coût des opérations y étant associées. En plus d’un certain nombre d’activités publiques, ce plan comporte entre autres la réalisation d’une étude concernant la sous-dotation des postes dans les ministères et les organismes de la fonction publique et ses impacts sur la détérioration des services publics.
Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et professionnels du Québec. Il représente plus de 19 000 personnes dont 17 000 de la fonction publique et 2000 provenant des sociétés d’État, des réseaux de l’éducation et de la santé du Québec, rattachées à 35 unités de négociation.